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Sida : grand espoir, petits budgets
L'Afrique est en bonne voie dans le traitement du VIH
Publié dans La Tribune le 23 - 08 - 2011

C'est un fait inédit, dont l'annonce aurait sans doute mérité une plus grande publicité : l'humanité dispose enfin d'outils scientifiques pour inverser le cours de l'épidémie mondiale de sida. Le 12 mai dernier, au terme de six ans d'essais cliniques, des chercheurs de l'Institut national de la santé des Etats-Unis l'ont révélé, expliquant qu'une prise en charge précoce des malades réduit la transmission de la maladie de plus de 96%. Autrement dit, les médicaments antirétroviraux (ARV) permettent aux personnes porteuses du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) d'être bien moins contagieuses. Pour le continent africain qui, en 30 ans, a vu plus de 20 millions de personnes succomber à la maladie, la nouvelle est d'une importance capitale.Cette annonce a été qualifiée de «nouvelle donne» par Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA (l'agence onusienne de lutte contre le sida). Cette récente découverte offre désormais au continent les possibilités de réduire de façon spectaculaire les nouvelles infections.L'étude, menée dans neuf pays avec un budget de 73 millions de dollars, a révélé que la prise de médicaments antirétroviraux peu après le diagnostic réduisait presque totalement les quantités de VIH dans l'organisme diminuant ainsi les probabilités de transmission du virus. Auparavant, les patients ne débutaient le traitement antirétroviral qu'à partir des phases avancées de la maladie, ce qui avait pour effet de détruire les défenses naturelles de l'organisme. Bien qu'il n'existe aucun remède contre le VIH, une combinaison de différents médicaments antirétroviraux inhibe le virus et permet à l'organisme de se rétablir. Le patient doit prendre ces médicaments toute sa vie.L'étude a incité le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à ouvrir une conférence de trois jours sur le sida, au siège de l'ONU début juin, déclarant à cette occasion : «Aujourd'hui, nous nous rassemblons pour endiguer la maladie.»Toutefois, disposer de la technologie pour contenir la maladie ne signifie pas que l'on dispose de la volonté politique pour le faire. Les dépenses totales liées aux programmes de lutte contre le sida enregistrent un déficit d'environ 8 milliards de dollars. La question de savoir d'où proviendra l'argent pour mettre sous traitement plusieurs millions de nouveaux patients, comme le recommande l'étude, reste pour l'heure sans réponse. Au contraire, l'avancée dans le traitement survient alors que les donateurs montrent des signes de lassitude.
Faire plus avec moins
Maintenant qu'il est possible de faire reculer le VIH, de nombreux médecins et chercheurs appellent à des changements radicaux dans la campagne mondiale contre le sida. Il faut faire plus avec moins, plaident-ils. Ce qui se traduirait par l'adaptation du traitement antirétroviral, pour en faire un outil de prévention, et par le développement du dépistage, pour identifier les personnes porteuses du VIH avant qu'elles n'en infectent d'autres.Un article paru dans l'influente revue médicale The Lancet, en date du 11 juin 2011, a appelé à transférer l'argent destiné aux programmes de prévention, mal ciblés et souvent inefficaces, visant à modifier le comportement individuel pour l'investir dans les traitements à base de médicaments antirétroviraux suivant le concept traiter pour prévenir. Les auteurs ont affirmé qu'un important développement des programmes de traitement permettrait de réaliser des économies sur le long terme en évitant des millions de nouvelles infections et de décès. Maintenant que l'on sait que le traitement représente la prévention la plus efficace, le monde a une occasion sans précédent de «changer véritablement les choses» après 30 ans de guerre contre le sida, conclut The Lancet.
Les génériques : la solution
Des groupes de mobilisation, dont notamment la South African Treatment Action Campaign et Médecins sans frontières, attirent l'attention sur d'autres facteurs qui compromettent l'accès au traitement. Parmi ces facteurs, se démarquent les restrictions sur l'exportation de versions génériques moins coûteuses de médicaments antirétroviraux brevetés vers les pays africains et d'autres pays pauvres en développement.Les génériques ont été au cœur de la révolution du traitement en Afrique au cours de la dernière décennie. Ils ont entraîné la baisse des prix allant d'un maximum de 15 000 dollars par an en 2000 à un minimum de 200 dollars par an aujourd'hui, et permis à des millions de personnes à faibles revenus d'accéder au traitement. La combinaison novatrice qui associe jusqu'à trois des médicaments antirétroviraux les plus efficaces dans un simple comprimé produit par des fabricants de génériques indiens, a aussi réduit les coûts et facilité la prise prolongée des médicaments.L'Afrique a mené un combat victorieux à l'Organisation mondiale pour le commerce (OMC) afin d'obtenir une dérogation pour l'exportation de génériques en 2003. Mais depuis, un seul envoi de médicaments a été réalisé dans le cadre des procédures complexes imposées, ce qui a pratiquement anéanti les espoirs de voir cette dérogation sauver les pays africains et autres pays pauvres en développement.Michelle Childs, directrice des politiques du programme d'accès aux médicaments de Médecins sans frontières, a également accusé les Etats-Unis et l'Union européenne de s'efforcer de renforcer la protection conférée par les brevets au-delà des exigences imposées par l'OMC.
Malgré les obstacles qui subsistent, le directeur exécutif de l'Onusida, M. Sidibé, est optimiste et pense que l'Afrique est en train de tourner un cap en ce qui concerne le traitement du VIH/sida et qu'il sera possible de trouver les ressources nécessaires aux autres besoins urgents du continent en matière de santé. «On ne peut pas s'occuper de la santé maternelle et infantile et de la mortalité maternelle en Afrique sans s'occuper du VIH. On ne peut pas s'occuper de la tuberculose sans s'occuper du VIH, et vice versa. Cela signifie donc que le sida peut avoir un effet levier et engendrer la progression d'autres secteurs. Il faut cesser de gérer le sida en mode crise et envisager comment le gérer sur le long terme.»
M. F.
In Afrique Renouveau, magazine de l'ONU


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