L'Algérie, accoutumée aux mauvais classements dans les rapports internationaux, ne déroge pas à sa réputation. Le rapport de l'organisation Transparency International, publié le 1er décembre, la classe, sans surprise, en 112e position sur un total de 182 pays. Avec un indice de perception de la corruption de 2,9 sur une échelle de 10, le pays a perdu 7 places en une année. Une note d'autant plus alarmante qu'elle atteste, selon les mesures de l'organisation internationale, d'un haut niveau de corruption au sein des institutions de l'Etat.L'Algérie est à la traîne, y compris dans le Monde arabe. Les pays du Golfe se joignent au club des pays les plus transparents, à l'exemple du Qatar (22e place), des Emirats arabes unis (28e), du Bahreïn (46e), Oman (50e) et le Koweït (54e). Elle est également mauvaise élève en comparaison avec les autres pays du Maghreb, comme le Maroc (80e) et la Tunisie (73e). Par rapport aux pays africains, l'Algérie fait mieux que le Mali, la République du Congo et le Nigeria, mais elle est tout de même derrière le Malawi, la Zambie et le Lesotho. L'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), présidée par Belkacem Hadjadj, précise, dans un communiqué, que l'Algérie a fait l'objet de sept enquêtes et études d'organisations internationales indépendantes, qui convergent toutes vers les mêmes résultats.«L'indice 2011 note 183 pays et territoires de 0 (extrêmement corrompu) à 10 (extrêmement intègre) selon les niveaux de corruption perçus dans le secteur public. Il utilise les données de 17 enquêtes portant sur des facteurs tels que l'application des lois anticorruption, l'accès à l'information et les conflits d'intérêts», est-il expliqué, précisant que ces mauvais résultats de l'Algérie, pour la neuvième année consécutive, ne sont pas une surprise. «Ces dernières années ayant été marquées non seulement par une explosion des affaires de grande corruption, mais aussi par une totale absence de volonté politique du pouvoir à lutter contre la corruption», rappelle l'association. Le communiqué de l'AACC indique qu'avant le Printemps arabe, un rapport de Transparency International portant sur la région Moyen-Orient-Maghreb soulignait que le népotisme, les pots-de-vin et le clientélisme étaient si profondément ancrés dans la vie quotidienne que même si des lois anticorruption étaient en place, elles n'avaient que peu d'effet, surtout lorsqu'elles sont de très mauvaise qualité et ne sont pas du tout appliquées, comme c'est le cas en Algérie. Et d'asséner : «Le pouvoir algérien ne fait pas uniquement semblant de lutter contre la corruption – ce qui ne trompe plus personne –, il s'acharne surtout à combattre les organisations et les militants politiques et associatifs qui dénoncent la corruption et essaient de multiplier les initiatives pour la contrer.» Il est à noter, enfin, que le pays le plus vertueux au monde serait, selon le classement de Transparency International, la Nouvelle-Zélande, suivie de près par les pays scandinaves, Singapour et l'Australie.