Le think tank «Défendre l'entreprise» a effectué jeudi dernier sa 7e sortie pour exposer et débattre du doing business et du climat des affaires tels qu'établis récemment par la Banque mondiale. Les professeurs Mohamed Cherif Benmiloud, Abdelmadjid Bouzidi et Smaïl Séghir se sont succédé à cette tribune offerte par le journal Liberté, pour livrer la méthodologie, le contenu et le classement des pays selon les climats des affaires qui prévalent dans notre pays, le rôle d'éclaireur et de régulateur que doit jouer l'Etat pour rendre l'économie plus perfectible et donner à travers l'exemple concret d'un pays comme la Géorgie, qui a amélioré de façon spectaculaire son climat des affaires en entreprenant un certain nombre d'actions que le conférencier s'est ingénié à recenser. Si on devait synthétiser les propos de ces experts et ceux des nombreux intervenants (pour la plupart des professeurs d'économie, des juristes, d'anciens ministres, des responsables d'entreprises et institutions publiques ainsi que des directeurs de journaux et journalistes) qui ont donné leurs points de vue sur la question centrale du climat des affaires, on peut notamment relever : le refus d'ouverture démocratique, l'omnipotence et l'excès de pouvoir accordés aux administrations publiques sclérosées, la non-application et dans certains cas la violation des lois promulguées, l'arrêt subit du processus de réformes économiques et sociales, les velléités de retour au contrat social des années 1970, et la non application des lois et règlement à même de remédier à certains blocages. Les points de vue et remarques émanant du débat avaient surtout mis l'accent sur le fait que l'amélioration du climat des affaires est avant tout l'affaire de l'Etat qui doit, à l'instar de ce que le gouvernement géorgien a fait pour son pays, afficher une ferme volonté de changement qui pousserait l'ensemble des acteurs à améliorer, chacun dans le domaine qui le concerne, la dizaine d'éléments fondamentaux qui structurent le doing business. La conviction partagée aussi bien par les conférenciers que par les participants qui n'ont pas manqué de l'affirmer à l'occasion du débat est que le doing business inopérant et le climat des affaires délétère qui prévalent en Algérie ne sauraient connaître de sérieuses améliorations que dans la mesure où un certain nombre de pré requis sont réunis. Il s'agit, principalement, de l'avènement d'une réelle démocratie avec possibilité d'alternance en cas de mauvaise gouvernance, de la nécessaire réforme de l'administration publique qui doit abandonner ses pouvoirs régaliens au profit de prérogatives essentiellement centrées sur la régulation, l'éclairage et l'application des lois, de la lutte acharnée contre la corruption, le clientélisme qui ont gangrené pratiquement tous les centres de pouvoirs, l'avènement concertée d'une nouvelle politique industrielle pour ne citer que les pré requis les plus déterminants.