Le Groupe indépendant d'évaluation (IEG), une structure indépendante au sein du groupe de la Banque mondiale, a émis un grand nombre de critiques quant aux méthodes et critères utilisés par la Banque mondiale dans l'élaboration de ses rapports annuels sur le climat des affaires dans les pays et leur classement à travers le monde. Dans son évaluation qu'il a adressée à cette institution financière internationale, "IEG" souligne tout d'abord que l'équipe de la BM chargée d'élaborer le rapport sur le climat des affaires, appelé "Doing business", a mis en place un dispositif de collecte de données standard auprès de juristes et d'autres sources d'information dans plus de 170 pays pour la réalisation de ces rapports. Néanmoins, affirme-t-il, "le nombre d'informateurs sur chaque sujet et pays reste limité, et il est donc difficile de mesurer le niveau de fiabilité des classements des pays" tels que présentés par la BM. Sur ce point, il a exhorté l'équipe de Doing Business de ''multiplier et de diversifier les sources d'information, de communiquer le nombre d'informateurs et d'être plus transparente sur les changements apportés aux données publiées''. Il note que ''le rapport Doing Business utilise des données fournies gratuitement par des informateurs experts dans chaque pays. Ce mode de collecte peut produire des données fiables, à condition d'éliminer trois points de vulnérabilité.'' A ce sujet, il soutient que ''bien qu'une grande quantité d'informations soit communiquée sur les données et les méthodes utilisées pour l'analyse Doing Business, il n'y a pas encore de transparence totale sur le nombre et les types d'informateurs pour chaque indicateur, sur les correctifs apportés par l'équipe de Doing Business aux données reçues, et sur les changements introduits par rapport aux précédentes données publiées et leurs effets sur les classements: Le rapport Doing Business doit bien expliquer aux utilisateurs les possibilités d'erreurs''. Aussi, poursuit-il, ''les données sont obtenues auprès d'un petit nombre d'informateurs, et même seulement une ou deux entreprises par pays pour certains éléments de données. Le cas de l'indicateur Paiement des taxes et impôts est particulièrement préoccupant puisque l'analyse Doing Business repose entièrement sur une entreprise qui fournit à la fois la méthodologie et les données pour 142 pays''. Dans ce sens, il recommande qu'il convienne d'augmenter le nombre et la diversité des sources d'information. Le troisième point de vulnérabilité, ajoute-t-il, est que l'analyse de la BM ''attache beaucoup d'importance aux classements des pays, alors que ces classements présentent plusieurs points faibles''. ''La plupart des indicateurs partant du principe que moins on réglemente, mieux c'est, il est difficile de dire si les pays les mieux notés sont ceux qui ont une réglementation bien conçue et efficace, ou ceux dont la réglementation est trop rudimentaire''. Pour améliorer la crédibilité et la qualité des classements, cet organisme recommande que l'équipe de ''Doing Business'' de la BM devrait adopter une approche stratégique pour sélectionner et élargir les sources d'information, (...), améliorer la transparence sur les sources d'information, communiquer en temps réel toutes les corrections et modifications apportées aux données et expliquer leur effet sur les classements des pays.