La gestion des œuvres sociales du secteur de l'éducation continue à faire réagir les syndicats autonomes. Hier encore, c'était au tour du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) d'expliquer sa position par rapport aux modalités de gestion de ces œuvres sociales, dont la cagnotte dépasse 3000 milliards de centimes. Lors d'une conférence de presse organisée hier au siège du syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) à Alger, Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest, est revenu sur le devenir de la gestion des œuvres sociales. Il a passé au crible la formule proposée pour les élections portant sur les œuvres sociales. Il est à noter que les élections sont attendues le 7 décembre. La formule propose deux bulletins aux électeurs. Le bulletin n°1 concerne la gestion centralisée à travers la mission de wilaya et la commission nationale dont une liste des candidats sur le bulletin. Quant au bulletin n°2, qui ne contient pas de liste de candidats, il porte sur la décentralisation de la gestion à travers une commission au niveau de chaque établissement. Pour le coordinateur national du Snapest, ce mode de fonctionnement est une prise de position de la part du ministère de l'Education qui se veut pourtant neutre. La réunion pour le choix des candidats, dans le cas où les travailleurs opteront pour la gestion décentralisée (bulletin n°2), est prévue pour le 24 décembre. Une date qui coïncide avec les vacances d'hiver. Le Snapest a refusé le contrôle de l'argent des œuvres sociales par un comité gouvernemental, estimant que ce rôle revient aux syndicats. Il a appelé également à l'abolition du décret 82-303 régulant la gestion des œuvres sociale. «Cette loi s'inscrit en faux avec la Constitution algérienne dans la mesure où elle a été élaborée sous le règne du parti unique», assène M. Meriane. D'après lui, le vote pour le deuxième bulletin permettra la gestion locale des œuvres sociales d'une manière transitoire. Entre autres, M. Meriane a appelé à l'élaboration d'une nouvelle loi qui répondra aux attentes des fonctionnaires de l'éducation. Pour la gestion centralisée, le conférencier estime que 20% de cet argent seront destinés au fonctionnement des commissions. Soit «400 milliards de centimes qui seront dépensés dans les voyages et les hôtels», a-t-il averti. Au sujet de la rétention sur salaire suite à la dernière grève des enseignants, le Snapest a mis en garde des répercussions de cette mesure sur l'activité pédagogique. Ainsi, dans le cas où la tutelle appliquerait cette mesure, le Snapest menace de ne pas récupérer les chapitres qui n'ont pas été étudiés à cause de cette grève.