Le docteur Djellal kidnappé le 15 novembre dernier a été libéré dans la nuit de dimanche à lundi, non loin de sa maison, au village d'Ighil Bouzerou. Un grand soulagement et des questions… Soulagement au village d'Ighil Bouzerou, commune de Beni Aïssi, daïra de Beni Douala, à 15 km au sud de Tizi Ouzou. L'information de la libération du cardiologue, enlevé le 15 novembre dernier, a vite fait le tour de la région. Des dizaines de citoyens ont afflué, dès la matinée, vers la maison de Abdenacer Djellal, kidnappé il y a trois semaines, alors qu'il était en route vers Tizi Ouzou, où il exerce son métier de médecin spécialiste en cardiologie. C'est un grand soulagement pour la population et surtout pour nous, les membres de la famille de Abdenacer, de le voir aujourd'hui parmi nous, car nous avons passé des moments très difficiles pendant toute la période de sa captivité», nous a dit l'épouse de la victime. Dans la maison familiale, on a entendu les youyous des femmes venues des quatre coins du village pour exprimer leur joie suite à cette libération. «Ce que je peux vous dire, c'est que je lisais tout ce qu'a écrit la presse durant toute la période de ma captivité. Les ravisseurs me ramenaient des journaux. Je ne connais pas l'endroit où j'ai été séquestré car quand j'ai été enlevé les ravisseurs m'ont bandé les yeux. Donc, je ne voyais rien et je ne peux pas savoir où j'étais détenu. Je n'ai pas été brutalisé», nous a confié le docteur Djellal. «J'ai été libéré vers 1h du matin (lundi, ndlr), non loin d'ici», nous a-t-il précisé. Sur les autres questions, notamment celles liées aux conditions de sa libération et le motif de sa séquestration, il a préféré ne pas en parler. «Sincèrement, je ne peux pas vous en dire plus que cela», a-t-il ajouté, très ému de revenir de si loin et de revoir les siens. «Aujourd'hui, on est très heureux d'apprendre la nouvelle de cette libération. Nous étions inquiets depuis trois semaines. Nacer retrouve les siens et ses amis qui étaient aux côtés de sa famille durant son absence», nous a précisé un citoyen d'Ighil Bouzrou rencontré lors de notre déplacement à la maison du cardiologue. Le maire de Beni Aïssi, M. Berchiche, ajoute : «Nous sommes très contents de cette libération. Nous espérons aussi que ce soit le dernier rapt pour que la population puisse retrouver la sérénité, le calme et la paix. C'est pour cela que nous demandons à l'Etat d'assumer sa responsabilité et d'assurer la sécurité du citoyen. Encore une fois, nous remercions tous ceux qui ont soutenu et exprimé leur solidarité à la famille de la victime, notamment la population de la région, la corporation des médecins et les élus.» Le docteur Djellal, qui a un cabinet de cardiologie dans la ville de Tizi Ouzou, a été enlevé le 15 novembre dernier à 7h, par un groupe de quatre individus armés, à Tala Bounane, sur la route de Beni Douala. Il était avec sa femme et ses enfants. Le lendemain de ce rapt, la population de la région, comme d'habitude en pareil événement, s'est mobilisée pour demander la libération de l'otage. D'ailleurs, une cellule de crise a été mise sur pied afin de décider des actions à entreprendre pour exiger la libération de la victime. Un autre élan de solidarité s'est également manifesté du côté de la classe politique et la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme qui ont condamné fermement ce rapt.