Hier, sept personnes ont été tuées dans la province de Homs et huit autres blessées à Houla. La veille, le président syrien, Bachar Al Assad, s'est exprimé dans une interview exclusive, accordée à la chaîne ABC News, au cours de laquelle il a surpris en niant toute responsabilité dans la répression et dans le triste bilan qui fait état de 4000 morts en 9 mois de contestation. Il a ainsi déclaré : «Aucun gouvernement au monde ne tue son peuple, sauf s'il est dirigé par un fou.» Paraissant sûr du soutien de son peuple et confiant en son avenir à la tête du gouvernement syrien, Bachar Al Assad a suscité la colère de ses opposants qui ont appelé dès hier au lancement d'une campagne de désobéissance civile. Ils ont, entre autres, appelé les Syriens à une grève, sous le slogan «Grève de la dignité», demain et dimanche. La pression internationale reste elle aussi importante, les réactions de la France et des Etats-Unis aux propos de Bachar Al Assad ont été vifs. Le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney, a déclaré : «Ce n'est tout simplement pas crédible. Le monde entier a été témoin de ce qui s'est passé en Syrie. Les Etats-Unis et beaucoup, beaucoup d'autres pays, ont condamné de concert les atrocités perpétrées en Syrie par le régime Al Assad, ils savent bien ce qui se passe et qui est responsable», le ministère français des Affaires étrangères a, quant à lui, assuré que le président Bachar Al Assad n'échappera pas à la justice, le porte-parole du ministère a déclaré : «Son peuple l'a jugé, la communauté internationale l'a jugé. Comme tous les responsables de la répression, il devra rendre des comptes sur les crimes commis en Syrie depuis des mois.» La Ligue arabe se réunira pour sa part demain à Doha afin de rendre une réponse au chef de la diplomatie syrienne, Jihad Makdessi, qui, par un courrier adressé à la Ligue, avait réclamé la suppression de toutes les sanctions avant d'accepter la venue des observateurs arabes qui devront constater la vraie ampleur des pertes liées à la répression. Le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, s'intéresse aussi au dossier syrien. Il a déclaré hier lors d'une conférence de presse : «L'Irak va s'efforcer de discuter avec le gouvernement syrien en vue de lever tous les obstacles qui entravent l'application de l'initiative arabe.» Depuis samedi, une centaine de personnes ont trouvé la mort en Syrie, selon l'opposition. La situation syrienne est donc plus que jamais au cœur des préoccupations des pays arabes et occidentaux qui prennent de plus en plus de mesures afin de mettre fin à la répression.