Les pétroliers de Hassi R'mel passent à l'acte. Hier, ils ont inauguré un cycle de sit-in devant aboutir, à la fin de la semaine, à une grève si leurs revendications ne sont pas prises en charge. Des centaines de travailleurs se sont rassemblés, à midi, devant le siège de la direction régionale de Sonatrach, à Hassi R'mel, pour un sit-in qui a duré une demi-heure. Un rassemblement marqué par le nombre des travailleurs qui y ont pris part, mais qui n'a pourtant pas fait réagir les responsables régionaux du groupe. Cela n'a pas empêché les responsables du collectif des travailleurs d'afficher leur intention de maintenir la pression jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Les travailleurs réfutent d'ailleurs les arguments présentés pour expliquer l'une des principales causes de ce nouveau conflit. Ils s'attendaient à percevoir, début 2012, un rappel portant sur une augmentation de 80% des différentes primes de service. Toutefois, celle-ci ne sera calculée finalement que sur la base de 53%. Ce qui «n'est pas une révision de l'accord salarial du 1er avril», nous dit-on, «mais c'est assis sur la base d'un calcul proportionnel des primes». Ce qui n'avait pas été saisi, à l'époque, par les travailleurs, qui accusent aujourd'hui leurs représentants syndicaux d'avoir omis de les informer de ces détails. Cela n'a pas manqué d'alimenter la colère des travailleurs, qui ne veulent pas entendre raison et demeurent fermés aux arguments de la direction de l'entreprise et de leur section syndicale. Les pétroliers de Hassi R'mel menacent d'aller au bout de leur action, quitte à réduire la production d'un des plus importants champs gaziers du pays. Il est utile de rappeler dans ce sens que l'accord signé en avril dernier entre la direction de Sonatrach et le syndicat d'entreprise prévoit, entre autres, l'augmentation de 80% à compter du 1er janvier des montants forfaitaires actuellement servis, ainsi que le calcul sur la base des mêmes principes du taux d'augmentation de ces indemnités pour la période allant du 1er juillet 2008 au 31 décembre 2009. L'accord signé le 3 juin dernier prévoit également l'indexation sur le salaire de base des heures supplémentaires et de l'allocation de fin de carrière, ainsi que la généralisation du système de travail (4x4). Des accords qui n'ont pas réussi à venir à bout des tensions sociales. Dans ce sens, des réunions ont été tenues les 9 et 10 novembre dernier pour la prise en charge de la situation des personnels n'ayant pas connu d'évolution de carrière durant 5 ans et plus, et l'unification des taux de revalorisation de certaines fonctions de soutien/support à un seul taux de 18%.