L'art culinaire ancestral a été à l'honneur durant la 2e édition de la Journée nationale de dégustation. Dans le cadre de la mise en valeur et la promotion des produits du terroir algérien et l'art culinaire ancestral, la maison Lahlou, spécialiste en art culinaire et du couscous traditionnel, a organisé, samedi dernier, dans son établissement à la Safex, une Journée nationale de dégustation des produits du terroir. Sid-Ali Lahlou, cheville ouvrière de l'organisation de cet événement, a affirmé que l'objectif de cette manifestation est de sortir de l'oubli les artisans et de promouvoir les activités qui s'intéressent au produit du terroir. Le nom d'un terroir désigne une réputation, une histoire et un savoir-faire. Le monde rural a été de tout temps le lieu géographique et le lieu symbolique de l'existence d'une variété de produits agricoles et agro-alimentaires de grande qualité. Ces produits ont certes assuré la sécurité alimentaire d'une population souvent nombreuse et exigeante, mais ils ont aussi contribué à faire connaître les espaces et les représentations culturelles et patrimoniales de ces mêmes populations. L'Algérie et de nombreux pays du sud et de l'est de la Méditerranée ont eu peu d'initiatives pratiques en matière de produits de qualité, si l'on exclut les quelques tentatives de valorisation de quelques produits d'appellation d'origine. Les nouvelles conditions économiques (réformes structurelles, plans de développement de l'agriculture et du monde rural…) et les nouvelles perspectives d'ouverture des marchés ont cependant amené les pouvoirs publics et quelques opérateurs privés à reconsidérer la place de quelques produits du terroir algérien et à essayer de les valoriser en vue de les faire mieux connaître (tels l'huile d'olive de la région montagneuse de Kabylie, les dattes de qualité des oasis et quelques autres fruits ayant déjà une réputation locale, nationale, voire même internationale comme les abricots, les pommes, les oranges, les olives de table). La maison Lahlou s'inscrit dans cette logique. Depuis des années, elle propose des produits bio, naturels et frais. En 2005, elle a décroché, en Italie, le Premier prix international du meilleur couscous où elle y a représenté l'Algérie au Congrès international des produits bio (Turin). La concurrence lui a ouvert l'appétit en ce temps-là. Le couscous algérien a pu s'imposer comme un plat à recommander. Il faut savoir dans ce contexte que les produits biologiques, diététiques et écologiques ont cessé d'être un simple effet de mode et peuplent par exemple le quotidien d'un nombre croissant de Français. Ils forment, malgré un climat économique difficile, un marché dynamique de plus de 4 milliards d'euros, appelé à croître. Mais, si de telles initiatives doivent être encouragées, Sid-Ali Lahlou se retrouve parfois seul dans son combat. Sa consolation, il la trouve quand certains ambassadeurs viennent manger chez lui. Un vrai produit du terroir est confectionné par les mains de l'homme lui-même, sans produits artificiels ajoutés, ce qui lui donne une vraie saveur et non fabriqué par des robots dans une quelconque usine.