Des cadres de l'agence de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) de Aïn Bessem, dans la wilaya de Bouira, et des bureaux d'études en prestations agricoles sont accusés dans une affaire de détournement et de dilapidation des deniers publics. Les mis en cause ont été auditionnés hier par le procureur de la République puis par le juge d'instruction près le tribunal de Aïn Bessem, apprend-on de sources judiciaires. Ils sont impliqués, selon les premiers éléments d'information, dans une affaire de détournement de matériel agricole destiné à l'élevage bovin et ovin. D'autres anomalies ont été également découvertes par les services de sécurité dans la gestion des dossiers relatifs au financement de ces projets. Un nombre important de vaches laitières importées aurait été détourné. Initialement, ces vaches, qui devaient être livrés à des agriculteurs de la région, ont fini sur les étals des bouchers. Notre source, qui n'a pas communiqué le nombre exact des bêtes sacrifiées et le matériel en question, avoue que la facture d'importation se chiffre en milliards de centimes. Les fonctionnaires et les fournisseurs impliqués dans ce scandale, qui sont accusés de falsification de documents, auraient délivré de faux procès-verbaux et attestations de réception de ces vaches laitières et de l'équipement agricole importé par des agriculteurs de la région. L'enquête pourrait toucher également des membres de la direction des services agricole (DSA). Contacté à ce sujet, un responsable au niveau de la Badr de Aïn Bessem a déclaré qu'aucune anomalie n'a été constatée dans les dossiers. Notons qu'aucun responsable de la direction du groupe régional d'exploitation (DGRE) de la BADR de Bouira n'a voulu nous répondre. Il est utile de souligner que le recours à l'importation des vaches laitières a été décidé par l'Etat après qu'une pénurie de lait ait été enregistrée à travers tout le pays. Le département de Rachid Benaïssa a donc décidé d'importer 300 000 vaches laitières avec une productivité de 4000 litres/vache/an, de Hollande, de Suisse, d'Allemagne et d'Autriche. La race autrichienne Fleckvieh (pie rouge) est très prisée, car elle s'adapte aux conditions climatiques de notre pays. Les importateurs bénéficient, dans le cadre du dispositif de soutien agricole initié par l'Etat, d'une réduction de 17% sur la taxe de valeur ajoutée (TVA) une fois les vaches et le matériel importés réceptionnés. Une autre enquête est ouverte par les services de sécurité au niveau de la même agence ; elle concerne le dossier relatif à l'importation de batteries pour l'élevage des poules pondeuses.