L'Algérie met en œuvre depuis le début des années 90 des politiques en vue d'intensifier la production laitière locale issue des élevages bovins modernes. Mais force est de constater qu'au-delà des efforts indéniables développés, la production et la collecte du lait cru tardent à se développer, d'où d'ailleurs le recours à l'importation de vaches laitières. L'importation du cheptel laitier par des particuliers est estimée à 13 775 têtes en 2009, selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Récemment, le ministre Benaïssa a annoncé que 12 700 vaches ont été importées entre janvier et juin 2010. Ce chiffre est appelé à passer, d'ici à la fin de l'année, à 30 000 têtes. Pour atteindre cet objectif, le cheptel de vaches laitières, composé actuellement d'environ 900 000 têtes, doit évoluer par le recours à l'importation et l'augmentation de l'insémination artificielle qui fournit annuellement 130 000 vaches. L'Algérie importe les vaches laitières de plusieurs pays, à savoir la Hollande, l'Allemagne, la France et l'Autriche. La race autrichienne Fleckvieh (pie rouge), est très prisée, c'est une espèce qui s'adapte très vite aux conditions climatiques de l'Algérie et qui, par ailleurs, donne du lait en quantité importante, soit jusqu'à 28 litres/jour, lorsque les conditions d'un bon élevage sont réunies, et de la viande d'excellente qualité. Les éleveurs sont satisfaits des performances des Fleckvieh, ce qui explique l'intérêt porté à cette race de vaches laitières. L'Algérie a d'ailleurs importé entre 2000 et 2008 une quantité importante de bovins de cette race, soit 15 000 bêtes. Il faut importer davantage L'importation des vaches demeure insuffisante et ne répond pas à la demande du marché, il faut donc importer davantage, estiment les services du ministère de l'Agriculture. Il est également question de recourir à l'insémination artificielle et d'améliorer l'élevage local. Les professionnels de cette filière estiment que le marasme de la filière lait en Algérie réside en premier lieu au niveau du cheptel qui n'a aucune performance, car il est élevé d'une manière traditionnelle. Rachid Amellal, du département économie rurale au niveau de l'Institut national d'agronomie (INA), estime que le système traditionnel est pratiqué par des éleveurs privés qui ne disposent pas, en règle générale, de grandes superficies cultivables. Le cheptel, dont la taille peut varier entre 10 et 20 vaches laitières, est principalement constitué des races locales et améliorées. Les conditions matérielles dans ce cas sont généralement dérisoires. Les terres dont les quantités sont réduites sont essentiellement consacrées aux cultures spéculatives. Les rendements journaliers ne dépassent pas 6 litres, pratiquement pendant toute l'année, en raison d'un système alimentaire déficient, constitué surtout de fourrages grossiers, le plus souvent de paille, auquel le son et le pain de farine servent de complément. Dans beaucoup de cas, ces propriétaires exercent d'autres activités que l'élevage et confient généralement leur cheptel à un personnel non qualifié. Le taux de mortalité y est très important du fait de négligences sanitaires et de la non-maîtrise de la reproduction. En définitive, développer une production laitière bovine efficiente reviendrait à réunir les conditions objectives et favorables.