La crise du lait qui sévit ces derniers jours ne peut en aucun être réglée si les pouvoirs publics ne réagissent pas à travers la mise en place de mécanismes adéquats pour l'importation des vaches laitières qui ne répond pas à la demande du marché. C'est le constat fait hier par le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, en marge de l'inauguration du Salon Agro Expo. M. Alioui estime que l'indisponibilité du lait est liée à plusieurs facteurs, citant, entre autres, «la défaillance des unités de production». Selon lui, «il faut donc renforcer l'importation des vaches laitières, mettre à la disposition des éleveurs des terres agricoles mais surtout réorganiser les unités de production». «Le recours à l'importation de la poudre de lait n'est pas une solution car cette initiative ne peut qu'aggraver la situation de dépendance à l'importation au détriment de la production», a-t-il dit. M. Alioui recommande fortement le recours à l'importation des vaches laitières, mais surtout le contrôle de ces dernières, qui, selon lui, «sont le plus souvent détournées vers la consommation, loin des yeux des autorités». Si de telles dispositions sont prises «le problème de disponibilité du lait sera entièrement réglé dans les trois années à venir». La production de lait en Algérie devrait atteindre les 3,5 milliards de litres, alors que le volume actuel est de l'ordre de 1,8 milliard de litres, ce qui est en deçà de la demande nationale. La production enregistre donc un déficit estimé à 60%. Ce déficit, indique M. Alioui, doit être absorbé par l'importation de vaches laitières, en vue d'intensifier la production laitière locale issue des élevages bovins. «Sauf que nous demandons à ce que les vaches laitières importées soient contrôlées», explique M. Alioui, qui confirme que les vaches laitières importées sont détournées vers l'abattage. «Nous avons constaté que le plus souvent ces dernières sont détournées vers les boucheries», a-t-il dit. L'union suggère la création d'une commission de suivi pour que l'importation des vaches se fasse dans la transparence totale. L'importation des vaches laitières par des particuliers est estimée à 13 775 têtes en 2009. Il faut noter aussi que 12 700 vaches ont été importées entre janvier et juin 2010. Ce chiffre est appelé à passer, d'ici à la fin de l'année, à 30 000 têtes. Pour atteindre cet objectif, le cheptel de vaches laitières, composé actuellement d'environ 900 000 têtes, doit évoluer par le recours à l'importation et au développement de l'insémination artificielle, qui fournit annuellement 130 000 vaches. L'Algérie importe les vaches laitières de plusieurs pays, à savoir la Hollande, l'Allemagne, la France et l'Autriche. La race autrichienne Fleckvieh (pie rouge) est très prisée car elle s'adapte vite aux conditions climatiques de notre pays. En outre, la pie rouge donne une quantité importante de lait, jusqu'à 28 litres/jour, lorsque les conditions sont réunies, et de la viande d'excellente qualité. Les éleveurs sont satisfaits par les performances des Fleckvieh, ce qui explique l'intérêt porté à cette race de vaches laitières. L'Algérie a d'ailleurs importé, entre 2000 et 2008, une quantité importante de bovins de cette race, soit 15 000 bêtes.