d'importation Alors que le gouvernement a lancé les chantiers de construction d'un million de logements, de 12 000 km d'autoroutes ainsi que la réalisation (ou la réhabilitation) de 500 barrages, l'exploitation des matières premières ne répond à aucune logique. Une étude réalisée récemment par le cabinet Tiers Consult démontre l'absence de toute stratégie dans ce domaine. Le cabinet d'études dresse une série de griefs contre le secteur des matériaux de construction. Il déplore notamment l'absence de régulation des marchés, la faible qualification des ressources humaines, les choix technologiques aléatoires, la centralisation excessive et peu transparente de la gestion des entreprises, la concurrence déloyale de l'informel, le fait que des filières, pourtant porteuses, ne soient pas investies. Bref, une véritable pagaille ! La demande n'a pourtant jamais été aussi importante. Estimée à environ 12,4 millions de tonnes en 2003, la demande en ciment connaît une croissance rapide de l'ordre de 8% par an. Des besoins qui devront se situer, pour l'année 2006, aux environs de 15 ou 16 millions de tonnes. La hausse de la demande s'explique surtout, selon le cabinet d'études, par le déficit en logements estimé, en 2004, à plus de 1,5 million de logements ainsi que les besoins de près de 200 000 logements nouveaux par an. L'arrivée des entreprises privées (Orascom dans le ciment et Ispat dans la sidérurgie) a certes contribué à satisfaire une partie du marché, mais l'Algérie doit tout de même importer près de 80 milliards de dinars (équivalent de plus de 1 milliard de dollars US) de matériaux de construction par an. En 2003, notre pays avait importé pour plus de 24 milliards de dinars de ciment, 3 milliards de dinars de carreaux céramiques et 4 millions de dinars de plâtre. Le recours à l'importation du ciment ne sera plus nécessaire, d'après le cabinet Tiers Consult, dans le cas d'une mise à niveau des unités du groupe public Gica, en vue notamment de l'amélioration de l'utilisation des capacités installées ou dans le cas de l'implantation d'une capacité additionnelle de 1 ou 2 millions de tonnes. On n'en est cependant pas encore là. Pour l'heure, Gica vend, pour des raisons non expliquées, son ciment 25% plus cher que son concurrent Algerian Cement Company du groupe Orascom. En tout et pour tout, le nombre d'entreprises qui exercent dans les matériaux de construction est estimé à près de 9000 (sans compter les sociétés à caractère commercial et les artisans). Cette branche procurerait plus de 80 000 emplois directs et un nombre important, mais non encore estimé, d'emplois indirects. Fait inédit, les entreprises de matériaux de construction sont implantées dans toutes les régions du pays, y compris dans l'extrême Sud. Une répartition dictée, selon le cabinet d'études, par le fait que le transport des matériaux de construction, sur de longues distances, est onéreux, ce qui affecte le prix du bâti. Le cabinet Tiers Consult situe le chiffre d'affaires de l'ensemble des matériaux de construction à plus de 200 milliards de dinars. Pour ce qui est du sable, le cabinet Tiers Consult précise que « si la demande actuelle de sable est estimée entre 45 et 50 millions de tonnes environ par an, les prévisions évaluent la demande pour la période 2005-2008 à des niveaux nettement plus élevés ». La tension sur les matériaux de construction pourrait porter un grand préjudice à l'environnement, d'autant que l'extraction de sable connaît une situation confuse à cause de l'exploitation anarchique des ressources disponibles (rivières,bord de mer...).