La situation des retraités inquiète les députés qui interpellent l'Exécutif sur la question. Dans une résolution portant «Interpellation du gouvernement sur la situation des retraités et de la Caisse nationale des retraites (CNR)», déposée le 14 décembre dernier sur le bureau de l'APN, 34 députés exigent des explications. «Nous demandons au gouvernement d'exposer devant l'Assemblée populaire nationale les mesures qu'il compte prendre pour rendre justice dans les plus brefs délais à cette catégorie de notre peuple», lit-on dans cette résolution. Les parlementaires, à leur tête le député de Bouira, Ali Brahimi, alertent les autorités sur les souffrances quotidiennes de «près de deux millions de retraités qui se plaignent aujourd'hui de pauvreté après avoir offert la fleur de leurs jours à l'économie nationale». «Plus de 600 000 retraités ayants droit directs à la pension perçoivent moins de 15 000 DA, soit une rémunération largement inférieure au SNMG. Que dire des ayants droit indirects au nombre de 910 000 ?», précise-t-on dans cette résolution en rappelant que la loi de finances 2012 n'a rien prévu pour la revalorisation des retraites. Pour les auteurs de ce document, le niveau extrêmement bas des retraites est, d'abord, le résultat des salaires relativement bas sur lesquels il est indexé. De plus, explique-t-on, la révision de la loi 83-12, qui a réduit le seuil maximum de la retraite à 75% du SNMG alors qu'il était de 100%, ainsi que le gel de l'indemnité du conjoint à charge'ont fait qu'aggraver la situation de cette catégorie de citoyens. «Ces dispositions d'austérité avaient été prises sous la dictée du Fonds monétaire international dans les années 1990. Dans le même registre, le gouvernement avait créé, à la même période, les procédures de départ à la retraite anticipée, proportionnelle, etc. Modes qui ont coûté à la CNR plus de 500 milliards de dinars sur lesquels le Trésor public ne lui a pas remboursé un seul centime», ajoutent les députés signataires de cette résolution.