La chambre artisanale et des métiers (Cam) organise aujourd'hui à son siège une réunion avec un expert français et de nombreux artisans de la ville des Ponts afin de mettre en route un cahier des charges pour la dinanderie à Constantine. C'est pour tenter de sauver et de booster l'artisanat, surtout la filière du cuivre, au plan de la qualité exigée par le marché mondial. Cette volonté de donner une empreinte au produit constantinois est perçue comme une lueur d'espoir par de nombreux artisans de la wilaya. Il faut dire que des dizaines d'artisans, pratiquant la dinanderie dans les locaux de la rue Rahmani Achour, ne cessent depuis quelque temps de crier leur ras-le-bol de tous les problèmes inhérents à ce métier, qui, selon beaucoup, est «en voie de disparition». Ils dénoncent principalement la flambée des prix de la matière première, en l'occurrence le cuivre, et le manque de clientèle sérieuse, capable, selon eux, d'apprécier les efforts et le temps mis à confectionner un plateau ou tout autre objet. Ce métier ancestral se meurt, avoue un artisan, puisque le kilo de cuivre coûte actuellement 1100 DA au marché noir, lequel est la source principale d'approvisionnement de ces artisans, comme l'explique Abderrachid, maître artisan depuis plus de trente ans. «La plupart d'entre nous ont préféré abandonner ce métier car il ne rapporte plus rien», a-t-il déclaré, non sans une pointe de tristesse. Selon lui, ces artisans font depuis quelques années dans le recyclage des objets d'occasion au regard de la cherté du cuivre. «Les gens préfèrent acheter n'importe quoi d'importé, pourvu que ce ne soit pas cher, au détriment de la qualité», ajoute-t-il. «La créativité ne compte plus dans le secteur de la dinanderie à Constantine», relève Ismaïl, un autre dinandier, qui affirme que les artisans ne peuvent plus se permettre d'être créatifs. «Notre métier n'est plus estimé à sa juste valeur», déplore-t-il.