Je m'inscris dans la continuité du travail et des valeurs de Ni Putes ni soumises qui sont la laïcité, la mixité et l'égalité. Mon objectif est le rassemblement de toutes les militantes et militants», nous a affirmé Asma Guenifi, la nouvelle présidente de l'association féministe NPNS. Asma Guenifi, 36 ans, mère de trois enfants, native d'Alger, a été élue dimanche 11 décembre à l'issue d'un congrès de deux jours de l'association qui s'est tenu à Dourdan (région parisienne. Elle remplace Sihem Habchi au terme d'un mandat de quatre ans. Des primaires organisées pour la première fois par l'association ont départagé les deux candidates en lice, Asma Guenifi, anciennement secrétaire générale de NPNS qui a recueilli 67 voix et Jamila Alla, présidente du comité de Bordeaux. Trois thématiques débattues par le congrès : la laïcité, le féminisme populaire et l'indépendance des associations et l'importance des associations au sein de la société française, nous a précisé Asma Guenifi et elle affirme que «le congrès s'est achevé sous le signe du rassemblement des anciennes marcheuses, des comités régionaux (une vingtaine) et des adhérentes.» La nouvelle présidente de NPNS rappelle que «le féminisme populaire est lié à l'histoire de l'association». «A sa création, NPNS se prévalait d'un féminisme d'urgence parce qu'il lui fallait répondre à une urgence, celle des violences subies par les femmes dans les quartiers et réagir, d'où le nom de féminisme d'urgence. On est ensuite passées à l'appellation féminisme populaire parce que nous étions à une autre étape. Le féminisme populaire concerne toutes les femmes, sans distinction.» «Et quand on parle des femmes des quartiers, on ne cible pas une population particulière ; dans les quartiers, il n'y a pas que des immigrés, que des étrangers, des Françaises vivent la même situation de violence.» Fondatrice de la plateforme d'accueil des femmes victimes de violences au sein de l'association depuis 2003, Asma Guenifi indique que celle-ci reçoit des femmes de tous les milieux sociaux et professionnels. «La violence contre les femmes est un réel problème en France». «Sachant que nous allons bientôt entrer dans la campagne de l'élection présidentielle, nous allons présenter des propositions concrètes à chaque candidat. Une de ces propositions concerne l'hébergement d'urgence. C'est une priorité. Il y a un manque crucial de structures d'hébergement des femmes victimes de violences conjugales. Lorsque la lutte contre les violences faites aux femmes a été consacrée grande cause nationale en 2011, nous avons émis plusieurs propositions dont certaines ont été retenues. Et parmi celles qui restent à concrétiser, il y a l'hébergement des femmes», insiste Asma Guenifi, psychologue de formation et d'activité professionnelle, qui sait combien cette question est cruciale pour les femmes qui quittent leur domicile pour échapper à la violence conjugale ou familiale.