Deux manifestations distinctes à Paris pour célébrer la Journée internationale des femmes. La première a eu lieu hier après-midi. A l'initiative du mouvement Ni putes ni soumises (NPNS) et du Planning familial, plusieurs milliers d'hommes et de femmes ont défilé hier après-midi à Paris pour défendre « la laïcité, la mixité et l'égalité des sexes » et dénoncer « toutes les formes d'intégrisme et d'obscurantisme », les mots d'ordre de cette marche, entre les places de la République et la Nation. En tête du cortège, deux grands portraits de Florence Aubenas, retenue en otage en Irak avec son guide Hussein Hanoun Al Saâdi depuis le 5 janvier. Tout de suite derrière, entourant Fadéla Amara, la présidente de NPNS, Khadidja Bourcart (élue des Verts à la Mairie de Paris), Arlette Laguiller, dirigeante de Force ouvrière, Jack Lang, Malek Boutih et Julien Dray (PS), des responsables de Lutte ouvrière, de nombreuses associations, des intellectuels... Le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF) défilera, quant à lui, mardi 8 mars, à 18h, sous le signe du lancement de la deuxième « marche mondiale des femmes contre la pauvreté, les violences et le néolibéralisme » au départ du Brésil. Si le NPNS et le Planning familial ont organisé leur propre marche, c'est parce qu'à la marche de mardi participeraient le mouvement Une école pour tous, qui défend la liberté du port du voile islamique à l'école, et des associations proches de Tareq Ramadan. Le CNDF a assuré avoir refusé la participation d'Une école pour tous. « Sous la pression des intégrismes, la mixité gagnée par les luttes émancipatrices est attaquée jusque dans la sphère publique », souligne le mouvement des NPNS dans son appel à manifester deux jours avant la date du 8 Mars. « En invoquant le respect des autres cultures, de nombreuses formes de violence sont redéfinies par certains comme des libertés. Le caractère universel des droits de l'homme est récupéré et vidé de son sens pour en faire un instrument de promotion des particularismes et bien souvent des pratiques archaïques. Au cri de c'est mon choix, les violences faites aux femmes, telles que la polygamie, l'excision, les mariages forcés..., se retrouvent ainsi légitimées. »