Les travailleurs de Hassi R'mel reviennent à la charge. Le plus grand gisement de gaz du continent africain est sous pression. La grève de la faim, entamée hier, a été suivie à 98%, selon les estimations communiquées par Ali Arhab, l'un des syndicalistes présents sur le terrain. Cette grève illimitée concerne au moins 2000 travailleurs qui sont sur place, car le personnel de cette entreprise est soumis au système de travail (4x4). Au premier jour de cette grève (hier), «ce sont tous les travailleurs qui ont adhéré» à ce mouvement de protestation radicale «à l'exception de 6 travailleurs qui sont diabétiques», a déclaré M. Arhab, joint par téléphone. D'après ces dires, les grévistes ont assuré hier leurs tâches habituelles. «Les grévistes ont travaillé, mais ont refusé de manger», souligne ce syndicaliste. Si la grève de la faim perdure, le syndicaliste n'exclut pas la possibilité de faire appel aux équipes médicales autres que celle de l'entreprise vu le nombre important de grévistes. Il n'a pas omis d'évoquer les conditions difficiles et le froid glacial qui caractérise la région de Laghouat en cette période hivernale. Cette grève, qui, selon les syndicalistes sur place, s'est généralisée, ne sera pas sans conséquence sur la productivité de l'entreprise et de l'activité économique d'une manière générale dans le cas où elle perdure. «Après 4 jours, les travailleurs seront épuisés et ne pourront pas assurer le travail. Donc, les conséquences ne seront que dévastatrices», a averti Ali Arhab. Faut-il souligner que cette grève a été déclenchée sans le consentement du syndicat de l'entreprise. «On n'est pas en contact avec les représentants du syndicat. Les travailleurs ne leur font plus confiance. Que ce syndicat adhère à ce mouvement ou pas, c'est le dernier souci des travailleurs», a déclaré M. Arhab. Cette grève a été accompagnée par d'autres actions, à savoir des sit-in. Les travailleurs réclament une augmentation de 50% des salaires. Ils revendiquent également la revalorisation des indemnités du travail posté et de nuisance. Nous avons tenté de joindre le secrétaire général du syndicat national pour mettre au clair la situation, en vain. Il convient de rappeler que le conseil d'administration du groupe Sonatrach a décidé d'augmenter les taux de trois indemnités au profit des salariés de l'entreprise. Cette augmentation, qui est passé de 53% à 80%, concerne l'indemnité du travail posté (ITP), celle de nuisance (IN) ainsi que celle de zone et de conditions de vie (IZCV). Il convient de préciser également que le conseil a décidé d'accorder cette augmentation avec un effet rétroactif du 1er juillet 2008 au 31 décembre 2009.