L'association nationale de soutien aux personnes handicapées, El Baraka, se félicite de l'annonce officielle de l'entrée en vigueur du permis à points en Algérie en novembre 2012. L'association, qui milite pour les droits des personnes handicapées, lutte depuis plusieurs années contre la violence routière qui a fait plus de 4000 morts depuis le début de l'année et environ 3000 handicapés, selon l'association. «Ce n'est pas la route qui tue, c'est l'homme» qui ne respecte pas le code de la route, déclare Flora Boubergout, présidente de l'association El Baraka. Etant «convaincue de son efficacité en matière de sécurité routière vu les résultats obtenus dans les pays où il a été adopté, l'association a longtemps milité aux côtés des autorités algériennes pour la mise en place du permis à points», nous a déclaré Mme Boubergout. Bien que des mesures aient été prises en 2009, notamment les amendements apportés au code de la route, les résultats sont loin d'être satisfaisants. Le nombre de victimes a même augmenté depuis, passant de 3000 à 4000 morts par an. Cette nouvelle mesure, plus sévère, «permettra de réduire le nombre alarmant de victimes des accidents de la route dans le pays», selon Mme Boubergout. Ainsi, les conducteurs ayant perdu tous leurs points seront dans l'obligation de repasser leur permis de conduire tandis que ceux qui voudront récupérer des points perdus pour différentes infractions commises devront eux s'inscrire, à leurs frais, à une formation comprenant des programmes de prévention qui devront être mis en place d'ici novembre 2012, date d'entrée en vigueur du permis à points. La présidente de l'association El Baraka qui, depuis trois ans organise, grâce au soutien de sociétés privées, notamment Peugeot Algérie et Alliance Assurances, des campagnes d'éducation routière dans les écoles et universités, «exhorte le ministre de l'Education nationale à intégrer des programmes d'éducation routière dans le cursus scolaire, car l'élève d'aujourd'hui est le conducteur de demain», a-t-elle précisé, tout en mettant l'accent sur le rôle de la justice. «Cela ne sert à rien de mettre en place des lois et de prendre des mesures restrictives si elles ne sont pas appliquées. Il est inadmissible que des chauffards responsables de la mort d'êtres humains ne soient condamnés qu'à des peines de trois mois de prison !», a-t-elle jugé. Et d'ajouter : «A quoi servent tous les efforts consentis et tout l'argent dépensé pour la prévention routière si la justice ne fait pas son travail ?» Outre le chiffre alarmant des accidents de la route, 2000 permis de conduire ont été retirés en 15 jours ce mois de décembre dans la seule wilaya d'Alger ! La présidente de l'association El Baraka voit dans ce nombre effrayant de dépassements au code de la route la non-crainte des conducteurs algériens et déplore qu'ils ne se comportent pas en citoyens ! «Le respect du code de la route est un devoir de citoyen», nous a-t-elle déclaré. «Nous avons d'autres devoirs en tant que citoyens que celui que nous exerçons lors des rendez-vous électoraux, surtout qu'il y va de la vie des personnes», a-t-elle conclu.