3000 personnes deviennent handicapées annuellement, suite à des accidents de la route, selon la cellule de la sûreté de daïra de Dar El Beida. En réaction à ce chiffre alarmant, l'association activant en faveur des handicapés, El Baraka, en partenariat avec la cellule de prévention de Dar El Beïda et en collaboration avec l'association «Handicap national» a organisé, hier, une action de sensibilisation au niveau de la bibliothèque municipale de l'APC de Mohammadia (Alger). «Stop à la violence routière», tel a été le slogan de cette journée qui a été marquée par l'action de sensibilisation de jeunes participants, organisée à l'occasion de la journée nationale de l'handicapé. En effet, des enfants d'âge confondus se sont baladés hier dans le secteur de Mohamadia, tenant à la main des affiches et des prospectus aux images «choquantes» qu'ils ont distribués aux conducteurs. Des élèves du CEM Mohamadia 2 et ceux de l'école primaire Saïd Flissi des environs, ainsi que quelques handicapés, victimes d'accidents routiers, se sont rassemblés au niveau de la bibliothèque nationale pour faire démarrer cette campagne de sensibilisation qui a déjà commencé la semaine précédente à Aïn Taya. Une première initiative de ce genre Il s'agit d'une première action de ce genre, selon le directeur de la bibliothèque de Mohamadia, M. Rachid Bouassila, qui a été impressionné par l'engouement des jeunes participants, enthousiastes de participer à ce genre de manifestations. «Il serait bien que de telles campagnes soient plus fréquentes», estime-t-il, ajoutant que le fait de voir un proche à lui devenir handicapé suite à un accident de la route, pas plus tard que la semaine précédente, ne l'a que plus encouragé à ouvrir les portes de la bibliothèque pour cette lutte contre la violence routière. La présidente de l'association El Baraka, Mme Flora Boubergout, de son côté, a confirmé qu'il s'agit bien d'une première, soulignant que la participation des handicapés à la distribution des prospectus peint «véritablement» la réalité, dans le sens où cela représente un témoignage vivant. «L'handicapé n'a pas besoin de dire au conducteur qu'un jour, lui aussi était assis à sa place, et pourtant s'est retrouvé sur un fauteuil roulant. Il n'a qu'à lui offrir une affiche ou un prospectus pour que ce même conducteur comprendrait et réfléchisse à deux fois avant de faire de la vitesse», s'exprime notre présidente, ajoutant que la société algérienne devrait se mobiliser et activer dans ce genre de manifestations, dont le premier but est de diminuer le nombre de personnes qui se sont retrouvées handicapées suite à un accident de la route. Cette action de sensibilisation a démarré à la sortie de la commune de Mohamadia, «un point noir qui a tué beaucoup de citoyens», selon notre interlocutrice qui pense qu'une telle action remet en question la faute au manque de moyens, de par l'insuffisance des panneaux de signalisation, l'état défectueux des autoroutes entre autres. Il est facile de dire que les accidents routiers sont provoqués par la déficience de nos routes, mais il ne faut pas oublier «que le conducteur est le premier responsable de ce qui peut lui arriver». C'est à lui de réduire la vitesse de son véhicule, car «ce dernier est une conception faite pour faciliter notre vie et non la détruire», conclut Mme Boubergout. 1 à 2 personnes meurent quotidiennement suite aux accidents de la route C'est une estimation affirmée par la sûreté nationale. Un chiffre pareil devrait être communiqué à tous les conducteurs, particulièrement les «chauffards» qui font de leurs véhicules «des engins de mort». Si on fait le compte, pas moins de 730 personnes succombent aux accidents de la route. L'on recevait avant des bilans d'accidents de la route toutes les semaines. Actuellement, ces mêmes bilans sont communiqués à la presse tous les jours ou presque. Une preuve que le nombre d'accidents est en train de s'accroître, laissant derrière eux soit des morts soit des invalides à vie.