Plus de deux mois après les élections locales de novembre 2005, l'exécutif de l'APC de Naciria (Boumerdès) n'est pas encore installé. Les élections ayant abouti à une répartition équitable des 11 sièges de l'assemblée entre le FFS (3), le FLN (3) et le RCD (3), suivis du RND (2), la présidence est revenue à Chaouche Rezki, candidat n°1 de l'ex-parti unique en vertu de l'application du critère de l'âge. Ce qui a mécontenté le parti d'Aït Ahmed qui se prévaut d'un nombre supérieur de voix. Il était donc évident que les choses n'allaient pas se dérouler normalement. En effet, une série de rencontres et de négociations entre le FLN et les autres partis, ou élus pris individuellement, s'est avérée infructueuse. Pour en savoir plus sur ce « blocage », nous avons pris contact hier avec des élus des quatre partis ou leurs responsables politiques. Belkacem Ben Ameur du FFS nous apprendra que « la situation est en voie de déblocage ». « Nous sommes tenus de débloquer l'APC pour ne pas pénaliser la population durant ces 18 mois », a-t-il ajouté. Pour ce militant du FFS, « le blocage est provoqué par les gens du FLN qui ne sont pas imprégné de politique de concertation et de concessions ». « Au début, ils (le FLN ndlr) ont voulu négocier avec nos élus individuellement, mais il y a quelques jours ils ont dû se rendre à l'évidence que ce procédé n'aboutit à rien. Ils ont surtout compris que le FFS est incontournable dans ce cas. Dernièrement, nous sommes parvenus à un accord de principe pour débloquer l'APC. Nous avons offert de travailler sans contrepartie, sans exiger de postes dans l'exécutif », a conclu M. Ben Ameur. M. Rekas, responsable du RND à Boumerdès, voit dans cette « offre » du FFS « une manière de fuir ses responsabilités » pour qu'aux prochaines élections, il axe son discours sur son « absence de la sphère de décision ». Quant à la responsabilité du blocage, « elle incombe totalement au FLN qui veut garder, en plus de la présidence, les deux postes de vice-président. Nous avons demandé au FLN de nous accorder au moins un poste de vice-présidence et la présidence d'une commission, mais il a refusé ». Une alliance entre le FLN et le RCD s'est avérée simplement irréalisable, parce que « contre nature ». Un élu du RCD à l'APC de Naciria, M. Ouhib, nous a dit que cette impossibilité est d'ordre politique regrettant cependant que « les intérêts de la population soient mis en jeu ». Le P/APC, M. Chaouche, a réfuté l'idée de faire cavalier seul. « Nous avons organisé des rencontres avec toutes les parties, malheureusement elles ont échoué. C'est la première fois qu'on se retrouve dans une situation pareille à Naciria. On n'était pas préparés à cela. » M. Chaouche qui dit privilégier les intérêts de la commune qu'il a eu gérer durant deux mandats (1971-1975 et 1984-1989) reconnaît toutefois qu'« au début, nous avons voulu garder la première vice-présidence ». « On est vers la fin du cauchemar. La solution va intervenir dans quelques jours. Nous avons trouvé un terrain d'entente avec le FFS, mais je préfère ne pas en parler avant la concrétisation de nos engagements respectifs », a conclu le P/APC. A rappeler qu'à Chabet Al Ameur, l'autre commune de la wilaya concernée par ces élections, le FFS a remporté 5 sièges sur les 11 de l'assemblée. L'exécutif a été installé quelques jours seulement après le vote.