La crise diplomatique entre Paris et Ankara a fait couler beaucoup d'encre. Si la presse turque s'est indignée vivement suite au vote de la loi sur le génocide arménien, la presse française, elle, s'est limitée aux faits. Dans l'ensemble, les médias français se sont contentés de mettre en confrontation les déclarations des personnalités politiques marquant les derniers développements entre Paris et Ankara. Néanmoins, les médias turcs ont insisté sur le passé colonial de la France, notamment en Algérie, mais les quotidiens français ont mis l'action sur les répercussions des sanctions promises par Ankara sur les entreprises françaises. «Ankara sanctionne Paris», a titré le quotidien le Monde qui a axé sur les conséquences des mesures prises par le gouvernement turc à l'encontre de la France. Les échanges commerciaux, qui d'après le Monde ont atteint 8 milliards d'euros en 2011, risquent d'être compromis, estime ce quotidien. Le Monde est revenu également sur la position des entreprises françaises qui critiquent le vote de cette loi. Le Figaro revoit les déclarations mettant en exergue les accusations d'Erdogan contre la France. «Entre Paris et Ankara, la guerre des mots», a titré le Parisien qui parle, lui aussi, des accusations d'Erdogan contre la France sur des génocides commis en Algérie. Ce journal anticipe sur la réaction de l'Algérie. «Alger a saisi au bond les accusations d'Erdogan», a-t-il commenté. Le Parisien a rappelé la position du FLN vis-à-vis de la criminalisation de la colonisation. Ce quotidien, qui a souligné que la France est le 3e investisseur en Turquie, suppose que la crise pourrait durer. Le Nouvel Observateur a titré : «Erdogan accuse la France de génocide en Algérie», mettant le mot génocide entre guillemets. Après être revenu sur l'échange d'accusations entre les deux pays, Libération a estimé que le leader de l'AKP se fait porte porte-parole du monde musulman qui «joue autant sur la fibre nationaliste». L'Humanité s'est permis une analyse des faits. «Les deux chefs d'Etat accentuent un peu plus la rupture entre la France et la Turquie», écrit le journal communiste. «Le président français réitère ainsi avec la Turquie sa passe d'armes avec le chef d'Etat du Mexique», a critiqué l'Humanité. «Faut-il légiférer sur la négation du génocide ?» Tel est le titre du site électronique le point.fr qui s'interroge sur l'aspect juridique de la procédure. Evoquant le Parlement français, le Point s'est demandé qui doit raconter l'histoire ? «Il ne faut pas que le Parlement édicte des lois mémorielles, ce n'est pas son rôle, ce n'est pas sa compétence», a conclu le Point.