La formule de l'Agence nationale de la gestion du microcrédit (Angem) semble séduire les sans-emploi. Depuis son ouverture récente, pas moins de 1200 visiteurs se sont rendus à cette agence qui a choisi son siège dans les locaux de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) d'El Khroub. Ces mêmes bureaux étaient occupés par sa consœur l'Ansej dont la crédibilité a été altérée par les banques qui refusaient l'octroi des crédits aux jeunes investisseurs par crainte de leur non-solvabilité. L'on se souvient qu'au lendemain des réformes « libérales » initiées sous le gouvernement Hamrouche, avec l'expérience des coopératives de jeunes, beaucoup de ces derniers n'ont pu rembourser leurs crédits pendant que d'autres en ont profité pour quitter carrément le pays sans donner signe de vie. Les banques publiques qui fonctionnaient déjà par dirigisme clientéliste ont laissé quelques plumes avant qu'elles ne soient saignées par les récents scandales. Ces multiples formules d'aide à la création de microentreprises n'ont pas eu l'effet escompté par leurs initiateurs en l'absence d'une politique économique et encore moins d'une stratégie industrielle à laquelle ces éventuelles petites entreprises feraient la complémentarité de l'activité socioéconomique. Néanmoins, le dispositif de l'Angem s'inscrit dans des créneaux variés depuis les travaux à domicile jusqu'à l'élevage avicole. Le souscripteur, une fois l'éligibilité acquise, bénéficiera d'un crédit bancaire garanti équivalent à 70% du projet et ne dépassant pas les 280 000 DA remboursables dans une période allant de 12 à 60 mois. Le reste du montant global qui n'excédera pas les 400 000 DA est réparti entre l'apport personnel de 3 à 5% et du soutien de l'agence qui varie entre 25 et 27%. Le directeur de la wilaya de cette agence installée provisoirement à l'adresse sus-indiquée estime que « les gens au chômage, sans ressources et/où dont les revenus sont insuffisants pour la satisfaction de leurs besoins ainsi que ceux qui désirent créer une activité et qui n'ont pas bénéficiés des autres formules d'aide pourront facilement souscrire ». Contrairement aux autres dispositifs d'aide, la formule Angem offre un éventail de facilités y compris l'avantage de l'obtention du crédit sans tracasseries administratives. C'est du moins l'explication donnée par le directeur. Aux intéressé(es) de saisir cette aubaine pour sortir de la pauvreté rampante et du chômage endémique d'autant que l'argent coule à flots dans les caisses de l'Etat sans que ce dernier sache quoi en faire.