L'école Raïs 2 a ouvert ses portes il y a 12 ans, mais elle est toujours dépourvue d'appareils de chauffage. Plusieurs établissements scolaires de la capitale, surtout à la périphérie, manquent de chauffage. Les élèves, transis de froid, n'arrivent plus à suivre les cours, certains sont même hospitalisés, alors que d'autres préfèrent sécher les cours. Des groupes scolaires sont équipés de poêles défectueux dans des communes rurales, d'autres disposent d'un système défaillant, puisque n'ayant jamais été renouvelé. «A Raïs, des élèves sèchent leurs cours. Ni les enfants ni les enseignants ne peuvent suivre un cours normal dans de pareilles conditions. L'école Raïs 2 a ouvert ses portes il y a 12 ans, mais elle toujours dépourvue d'appareils de chauffage. D'autres écoles de la localité connaissent la même situation, comme les écoles Belaïd et Nezali. Le P/APC actuel et le wali délégué de Baraki font certes des promesses, mais les parents ne voient rien venir», se désole un parent d'élève scolarisé dans une école de la localité de Raïs enclavée à Sidi Moussa, commune située à la périphérie de la circonscription administrative de Baraki, dont plusieurs écoles manquent d'équipements de chauffage. Ce constat est signalé dans la commune voisine de Baraki. «Dans les écoles du site 13H et El Merdja, tout vient à manquer. Je m'interroge toujours sur le rôle de l'APC et de la direction de l'éducation Est qui a reçu des instructions de la tutelle pour renouveler les équipements ou en acheter d'autres», enrage un parent dont l'enfant est resté à la maison cinq jours en raison d'une grippe. D'autres établissements de l'intra-muros ne sont pas équipés en chauffages, ou s'avèrent défaillants. «Le chauffage est absent dans certains écoles de Bouzaréah. L'école primaire Hafsa au centre-ville et le CEM Hafni Nacef connaissent cette situation depuis plusieurs années. Pourtant, cette commune n'est pas loin du centre-ville», s'indigne un parent d'élève qui s'étonne que cette partie de la capitale reste lésée. Ni gaz de ville ni chauffage Cette situation, relevée par le ministre de l'Education lui-même lors de ses sorties, ne trouve guère de solution : le gaz est absent dans plusieurs établissements situés pourtant dans des communes où la couverture en cette énergie est importante. Le président de l'Union des parents d'élèves est alarmiste : «Plus de 60% des établissements du primaire ne disposent pas de chauffage, contre 20% dans le secondaire (CEM et lycées). Malgré les efforts déployés par la wilaya et les opérations d'extension du réseau de gaz (60% de taux de couverture), les équipements restent insuffisants surtout dans les écoles primaires : les anciens groupes scolaires, mais surtout les nouveaux, réalisées il y a 3 à 4 ans», relève Khaled Ahmed. Les raisons de la défaillance ? «Les APC qui gèrent les écoles primaires sont déficitaires, donc il leur est impossible de prendre en charge ces équipements ou même de les entretenir. Ces APC ont pourtant la possibilité de travailler avec les parents qui ne sont sollicités que pour les réceptions et des tournois sportifs», se désole M. Khaled, qui assure que la défaillance du système éducatif national s'explique, en partie, par le manque d'équipements. La wilaya d'Alger a décidé, lors de la dernière session de l'APW, d'allouer une enveloppe de 20 millions de DA pour l'alimentation en gaz et électricité des établissements scolaires. Une autre enveloppe de 300 millions de DA est dégagée pour la rénovation des équipements dans les établissements secondaires. «Les écoles primaires qui accueillent des enfants plus fragiles, souvent issus des couches les plus défavorisées de la société, sont négligés dans le budget primitif. Les élus de l'assemblée auraient pu insister sur les aspects manquants comme le chauffage. Mais mes collègues ne font qu'acquiescer béatement aux décisions de l'administration qui leur a imposé le budget primitif (PB) 2012», relève un élu qui a requis l'anonymat.