Le secteur de l'éducation nationale entame l'année 2012 avec des perturbations. Mais cette fois-ci, par les corps communs et les ouvriers professionnels. Trois mouvements de grève sont prévus durant le mois de janvier par ces catégories de travailleurs. Mais les syndicats, qui les représentent, agissent en rangs dispersés ; ils se sont scindés en trois groupes. Deux d'entre eux sont affiliés aux syndicats de l'éducation ; quant au troisième, il a opté pour un syndicat autonome. Ce syndicat, qui a déposé son dossier en 2007, attend toujours son agrément. En effet, les corps communs, affiliés à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), ont opté pour une grève nationale de deux jours à partir d'aujourd'hui. Cette grève sera accompagnée de rassemblements devant les directions de l'éducation. L'action des corps communs affiliés au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) est attendue le 9 janvier ; il s'agit d'une grève d'une semaine renouvelable au cas où l'administration ne répond pas favorablement à leurs revendications. Enfin, le Syndicat national des corps communs, des travailleurs professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPEN) a décidé d'une grève de 5 jours durant la deuxième quinzaine du mois de janvier, mais n'a toujours pas arrêté la date. «Le bureau national va se réunir le 11 janvier pour décider de la date de la grève», a déclaré Sid Ali Behari, coordinateur du SNCCOPEN. Ce syndicat autonome a opté également pour des rassemblements devant les sièges des 48 wilayas. Mêmes revendications et mêmes formes de protestation. Les trois organismes ont, semble-t-il, le même objectif apparent : défendre les intérêts des travailleurs. Mais sur le terrain, ils agissent à tour de rôle. Le SNCCOPEN boycotte la grève d'aujourd'hui. «Les syndicats de l'éducation nous utilisent pour arriver à leurs fins», regrette M. Behari. «Des parties ont proposé à notre syndicat de mener une action commune. Mais nous avons refusé l'adhésion», lit-on dans un communiqué rendu public par ce syndicat. Le SNCCOPEN se démarque du mouvement de protestation du SNTE et de l'Unpef. Le président du bureau national du SNCCOPEN qualifie ces grèves de «manipulation», tout en appelant les travailleurs à les boycotter. Pour sa part, Nadjib Ben Medour, coordinateur national des corps communs et des ouvriers professionnels affiliés au SNTE, renvoie cette dislocation à de l'«égoïsme syndical». «Nous avons proposé l'union aux deux autres syndicats. Le syndicat autonome a refusé l'idée et l'Unpef hésite», explique M. Ben Medour.