Des pieds-noirs se seraient aventurés dans le cimetière, nous murmure-t-on, et certains souhaiteraient rapatrier les ossements, ou ce qui reste, de leurs chers disparus. Le cimetière chrétien de Oued El Alleug (Blida) ne donne pas envie d' y être enterré. Des caveaux et des tombes ont été saccagés, laissant entrevoir des ossements abandonnés. Les croix des quelques sépultures restées intactes ont été cassées. Des individus ont profané, à la fin des années 1980, des caveaux et auraient emporté les faïences et tous les objets de «valeur». «Des habitants ont, comble de l'ignominie, aménagé l'entrée de leur villa et des patios de leur jolie maisonnette avec la faïence arrachée des tombes. Les cimetières doivent être respectés, même ceux de nos pires ennemis», lâche, avec colère, un quadragénaire, qui assure que l'attaque en règle du cimetière, situé à quelque 2 km du centre-ville, avait été menée par des dizaines d'individus de cette localité où était installée une forte communauté de pieds-noirs. Il a fallu l'intervention des notables pour faire cesser ces attaques menées de nuit. Des dizaines d'années plus tard, l'endroit a été clôturé. Les mêmes actes se répètent toutefois, car la murette de ce cimetière, laissée ouverte au quatre vents, est détruite par endroits. «Le cimetière a été fermé et les agents communaux y interviennent parfois. Ils l'aménagent comme ils peuvent. Nous avons même placé un gardien», signale le président de l'APC de Oued El Alleug, qui nous a assuré, lors d'un précédent entretien au siège communal, que la gestion du cimetière ne relève pas de ses prérogatives. Un autre employé, dont on taira la fonction, ne manquera pas, pour sa part, de charger les services de l'ambassade de France chargés de l'opération de réhabilitation. «Les services de l'ambassade de France donnent le marché d'entretien des cimetières chrétiens à une seule et même entreprise, d'El Biar à Damous. L'ambassade fait un effort colossal et méritoire pour les entretenir. Mais l'entreprise sous-traite ces travaux avec des ouvriers qui ne font qu'une seule chose : enlever quelques ronces pour s'en aller quelques jours après le début des travaux, laissant les cimetières dans le même état», constate l'employé qui assure avoir lui-même pris attache avec les services de l'ambassade sans réussir à les faire réagir. Des pieds-noirs se sont aventurés dans le cimetière, nous murmure-t-on, et certains souhaiteraient rapatrier les ossements, ou ce qui reste de leurs chers disparus. Le cimetière de Oued El Alleug est concerné par l'arrêté de regroupement des cimetières d'Algérie, signé par le ministère des Affaires étrangères français le 21 octobre 2011, modifiant l'arrêté du 23 juin 2011 relatif au regroupement des sépultures civiles françaises en Algérie.