La récolte de pois chiche a été exceptionnelle au point que les techniciens ont sont arrivés à penser que les superficies emblavées ont dû être supérieures aux estimations établies. Appréciée par le citadin à l'aune de son quotidien, la pluviosité aura été bonne en 2010-2011, comme pour l'actuelle campagne agricole. Mais rien n'est plus trompeur. Ainsi, si, l'année écoulée, la pluviométrie a été de 355mm, dépassant légèrement la moyenne décennale, elle n'a pas été heureuse pour tous les agriculteurs. Parce qu'elle a été mal répartie dans l'espace, la plaine céréalière de la M'leta n'a pas reçu une seule goutte d'eau. Il n'empêche que, cette année-là, la production céréalière a été bonne. Mais encore, la pluviosité a été mal répartie dans le temps. Une de ses victimes a été la production d'olives. En effet, tombant en fortes averses au moment le plus inopportun pour les oliviers, elle a détruit leur floraison. On est ainsi passé à 82 200q contre près du double, soit 153 000q, en 2009/2010. Cependant, la récolte de pois chiche a été exceptionnelle au point que les techniciens en sont arrivés à penser que les superficies emblavées ont dû être supérieures aux estimations établies. Ainsi, il y a eu 52 000 q récoltés pour une superficie estimée à 6800 ha. Cette dernière va passer, cette année, à 8 000 ha alors qu'on ne dépassait jamais les 5000 ha. Cette prévision s'appuie sur des précipitations qui ont déjà atteint 238 mm et qui ont eu pour caractéristiques d'avoir été bien réparties dans le temps et dans l'espace. Actuellement, on en est à 99 040 hectares semés et les optimistes prévisions de la DSA tablent sur un peu plus de 100 000, ce qui ne s'est pas vu depuis plus d'une décennie où les pointes atteignaient 98 000 ha. Nulle baraka Par ailleurs, pour ce qui est des semences, 62 000 q ont été enlevés auprès des CCLS contre 42 000 l'année passée. Ce récent engouement pour la semence sélectionnée et traitée est expliqué en partie par la rentabilité accrue à l'hectare qu'elle permet. Ce calcul, qui n'entrait habituellement pas en ligne de compte, s'est imposé à la faveur du nouveau dispositif de soutien et aux relations devenues moins conflictuelles avec les CCLSS. De ce fait, cette année tendance va être accompagnée par une augmentation de la superficie consacrée à la semence de multiplication. Elle passera de 3000 à 4500 ha. De cette façon, à la DSA, on table sur la constitution d'un potentiel génétique semensier propre à la wilaya. Ainsi, les céréaliers pourront disposer d'une semence mieux adaptée à la région. Les agriculteurs, qui participent à cette opération menée sous le patronage scientifique de l'ITGC, bénéficient d'une prime de 460DA/quintal en sus des 4500DA, le prix du quintal de céréales livré à la CCLS. Mais, dans l'affaire, s'il est une spéculation qui a perdu du terrain, au sens propre et au sens figuré du terme, c'est la viticulture. Sans soutien étatique, la vini-viticulture s'est réduite à une peau de chagrin en raison, d'année en année, de l'arrachage du vignoble. Par ailleurs, ce qui encourage cette tendance c'est que les terres qui donnent les récoltes les plus abondantes sont celles qui étaient occupées par la vigne. Cependant, explique-t-on, il n'y a nulle baraka à chercher la-dedans. Ces terres avaient, lors de leur plantation en vigne, bénéficié de labours profonds et d'un épierrage, deux opérations favorisant la fertilité de la sole.