Les habitants de Bab El Oued ont adressé, le 23 décembre dernier, un courrier au DGSN, Abdelghani Hamel. Revendication : l'application de la loi contre le marché informel. L'informel fait encore parler de lui : les habitants de Bab El Oued dénoncent la non-application de la loi par les policiers. Dans un courrier adressé au directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) Abdelghani Hamel, dont El Watan détient une copie, les représentants des habitants ont une seule revendication : l'application par la police de la loi. «Notre revendication majeure est de dégager la voie publique conformément à la loi. Nous voulons rappeler les pouvoirs publics au respect de la bonne gouvernance et du respect de la loi. La police ne parvient pas à assurer ses missions essentielles, particulièrement assurer l'ordre public et l'application de la loi», s'indignent les représentants dans un courrier adressé à la DGSN, accompagné d'une pétition de pas moins 800 signatures. Les protestataires s'étonnent que les réunions tenues avec les représentants de la police «n'aient servi à rien». «Malgré les trois réunions tenues avec les services de police, il n'y a eu aucun résultat. On s'est réuni avec le SG de la DGSN et les services de la sûreté de wilaya en juillet dernier. Ces responsables nous ont promis une prise en charge du problème du marché informel dans les 48 heures. Il n'en est rien. Le DGSN, le général Hamel, destinataire d'une demande d'audience, se dérobe. Qu'il assume simplement ses responsabilités !», souhaite Ayad Gouala, pharmacien de son état et un des représentants des habitants de Bab El Oued, quartier où son officine se trouve enserrée depuis plusieurs années par des revendeurs. Ayad, qui assure ne pas pouvoir circuler en voiture et faire convenablement ses achats, rappelle aux autorités publiques, surtout aux services de la police, présentes massivement dans le quartier populaire, leurs missions. «La prise en charge de l'informel n'est pas de notre ressort. C'est aux pouvoirs publics de faire des propositions et de trouver des solutions à cette plaie. Ce qui agace les riverains, c'est plutôt le non-respect de la réglementation. L'article 408 du code pénal est pourtant clair : quiconque se met en situation de provoquer un accident ou d'entraver ou gêner la circulation, sur une place, une route ou un chemin public, un ou emploie un moyen quelconque pour mettre un obstacle à leur marche, est puni de la réclusion à temps, de cinq à dix ans. Trois rues au moins (Ahmed Bouder, les Frères Merzoug, Mustapha Khaled et Akli Yahia) sont fermées à la circulation par des gens inconnus au quartier avec la complicité des services de police et des autorités locales au mépris de la loi et sans respect de la dignité des citoyens, assurée par la Constitution, dans ses articles 24,34 et 39», enrage Ayad qui affirme avoir compilé une «paperasse» destinée à plusieurs autorités, dont la présidence de la République. Les habitants de Bab El Oued pestent contre également l'absence des autorités locales (APC et wilaya déléguée) complices des revendeurs. «Des revendeurs sont utilisés à des fins politiques. En échange du service rendu, ils ont eu des concessions sur la voie publique», signale Ayad. Les représentants ne désespèrent pas de voir les services de la DGSN intervenir. «Vu la gravité de la situation que traverse notre cité, nous vous réitérons notre demande d'audience et souhaitons vous rencontrer dans les plus brefs délais», soulignent les citoyens dans leur courrier envoyé le 23 décembre dernier. Il ne nous a pas été possible d'avoir l'avis des services de police ou des autorités locales qui étaient injoignables durant la journée d'hier.