Les habitants de Bachedjerrah, qui ont organisé, hier un rassemblement devant la daïra d'El Harrach, s'étonnent que les policiers soient indulgents avec les vendeurs à la sauvette. Le marché de Bachedjerrah a été délocalisé durant quatre mois, mais les revendeurs ont repris possession des lieux début janvier. Les habitants et commerçants de la commune ont organisé, hier, un rassemblement devant le siège de la wilaya déléguée d'El Harrach. Seule revendication : débarrasser définitivement le quartier des revendeurs informels. Les protestataires, qui ont improvisé un marché avec tout le bric-à-brac nécessaire, sous les fenêtres du wali délégué, protestent contre l'indifférence des autorités locales. «Le wali s'est dérobé. Nous n'avons pas été reçus malgré notre insistance. Faut-il recourir à la violence, comme le font certains avec des résultats plus probants, pour espérer être entendus par les pouvoirs publics ?», s'interrogent, amers, les représentants des quartiers de la commune. Les habitants de Bachedjerrah s'étonnent que les policiers soient indulgents avec les vendeurs à la sauvette qui ne se sauvent plus. «Ces marchands ont repris leurs places avec la complicité des autorités locales, mais surtout des policiers qui les laissent faire. Au lieu de s'en débarrasser, ils les protègent», assurent les habitants. Les conséquences du marché sont importantes. «Les habitants souffrent de cette présence indésirable. On se lève au bruit des charrettes des revendeurs et on dort avec celui des bennes à ordures. Le bruit est infernal. D'ailleurs, avant-hier, nous avons bloqué les bennes de NetCom. Nous assumons les conséquences de cet acte et toute l'anarchie qui en résulte. Les vendeurs doivent accepter de vendre entourés des ordures qu'ils laissent après leur départ le soir», assurent les protestataires. Les commerçants légaux sont lésés par cette situation. «Les détaillants du marché Mohamed Brinis ne travaillent plus. La patrie rénovée qu'ils occupent depuis septembre 2010 est désertée depuis janvier. Ces commerçants sont contraints de rejoindre l'informel. Mais leur surprise a été grande quand les services des impôts leur ont adressé un courrier leur demandant de s'acquitter de leurs taxes», relève le représentant des habitants, dont on taira le nom. Le recensement des marchands à la sauvette a fait ressortir l'existence de 200 vendeurs, tous originaires de la commune. «Les autorités locales ont recensé 200 revendeurs, tous originaires de la commune. 600 autres sont étrangers à la commune. Ils viennent de toutes les autres wilayas et même des pays d'Afrique subsaharienne et de Chine», s'étonnent nos interlocuteurs. Les habitants affirment que des solutions existent. «La commune dispose de six marchés. L'APC a ouvert un marché de proximité aux Palmiers, personne n'a voulu y aller. Il est actuellement fermé. Comment se fait-il que les autorités investissent sans que les bénéficiaires soient contraints d'occuper les lieux ?», s'interroge-t-on. Des actions plus dures pourraient venir. «Si les autorités locales ne se décident pas à délocaliser pour de bon le marché et de rétablir la légalité, nous bloquerons le commissariat», affirment les protestataires. L'informel s'est réinstallé avec force dans plusieurs communes, comme Bab El Oued, Belouizdad… Les policiers, qui étaient présents à ces endroits, ont été déplacés. «On me parle d'une instruction du ministre du Commerce pour les zones libérées de l'informel. Je ne vois pas d'effets à ces notes. Les marchands narguent toujours les habitants. Je ne vois plus de policiers au Musset (Belouizdad). Depuis le retour de l'informel, les agents ont quitté les lieux, c'est intrigant», constate un résidant de Fayçal M'barek, qui craint des «clashs» entre la population et certains revendeurs.