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Lotfi Halfaoui. Expert ingénieur en économie pétrolière : «Tout est à faire dans ce secteur»
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Publié dans El Watan le 09 - 01 - 2012

-Y a-t-il de vraies opportunités pour l'Algérie, en tant que pays à fort potentiel d'hydrocarbure, de se lancer dans la promotion du secteur de la plasturgie ?
Pourquoi développer la plasturgie en Algérie ? Tout d'abord, la plasturgie est un secteur très compétitif et réactif et que son développement dépend du coût de l'énergie et des matières premières (gaz et pétrole) sachant que notre pays en est producteur. Nous retrouvons du plastique dans tous les secteurs et donc, développer l'industrie plastique en Algérie, c'est impacter, développer, booster les secteurs du bâtiment, l'agroalimentaire, le conditionnement… Aussi, en plasturgie, pour chaque emploi direct créé, cela génère la création de 1,7 emploi indirect.
Ce marché est fortement tiré à ce jour par les projets de l'Etat tels que dans les domaines de l'hydraulique, du bâtiment, de l'agriculture du gaz… mais est appelé aussi à se développer et se diversifier dans le cadre de l'ouverture économique dans tous qui est sous-traitance industrielle, emballages, grandes surfaces commerciales, exportations … Ce secteur, peut se targuer maintenant, d'une capitalisation de l'expérience, du savoir faire, et de la maîtrise des procédés de fabrication, notamment d'injection et d'extrusion. Historiquement, parlant, l'industrie des plastiques a constitué l'un des premiers pôles d'intérêt du secteur privé algérien surtout dans l'Oranie, puis dans le reste du pays et rattrapé par le secteur public avec le plan Valhyd (valorisation des hydrocarbures). Sonatrach avait réalisé deux zones industrielles dédiées aux transformations plastiques, à Sétif et Chlef, et deux pôles à Arzew et Skikda pour la production de matières premières.
-Quels sont les obstacles pour une réelle relance de ce secteur en Algérie ?
Le secteur de la plasturgie en Algérie se caractérise surtout par une absence de vision industrielle globale nationale et plus particulièrement de la place de la plasturgie dans notre économie et de son devenir. Ceci est renforcé par l'absence d'organisation des opérateurs économiques en association professionnelles, fédération ou groupement professionnel.
Il existe des associations, et même une fédération, mais elles sont inactives et ne rassemblent guère la profession. Ce qui résulte, une anarchie dans tout le secteur de l'industrie plastique qui profite aux importateurs et au marché informel. Ajouter à cela les contraintes administratives qui ont été longtemps décriées par les chefs d'entreprise, exploitants et investisseurs tels que les problèmes liés au foncier, services bancaires, loyauté dans la concurrence…
Dans ce sens, le manque de concertation entre opérateurs économiques et gouvernants fait que les industriels ne retrouvent pas de visibilité ni de lisibilité dans ce que nous pouvons appeler une démarche d'industrialisation du pays. Qui fait quoi ? Comment ? où ? Actuellement, de gros efforts sont engagés par l'Etat pour structurer et développer l'industrie chimique et la plasturgie entre autres. Néanmoins, il me semble que la réflexion qui est portée par différents ministères cible le secteur public et marginalise le secteur privé et cela est dû essentiellement à l'absence d'une cellule de veille stratégique pour l'industrie en général et la plasturgie en particulier. Nous notons aussi l'absence de structures de contrôle de qualité des produits et inputs.
Un centre technique industriel de la chimie qui sera au service de la plasturgie est en cours de création. On en parle depuis cinq ans sans pour autant arriver à le concrétiser. L'Algérie accuse aussi un grand retard dans la réalisation de complexes qui puissent valoriser notre énergie fossile pour produire les matières premières nécessaires à cette industrie : plastiques composites, PVC, polypropylène, polyéthylènes, résines... Donc, tout est à faire dans ce secteur qui nécessite vraiment des assises, des concertations entre promoteurs, opérateurs, universitaires, experts… pour réfléchir et initiées les actions nécessaires à même de relancer ce secteur, substituer quelques peu les importations, répondre aux besoins de nos consommateurs et exporter à moyen terme nos surplus.
-Qu'elles ont été les erreurs qui ont fait que nous sommes toujours à la traîne par rapport même à nos voisins du Maghreb ?
Les errements de nos politiques économiques, le manque de soutien à la production nationale et à l'investissement industriel productif, l'absence d'études, de prospectives et de veille stratégique, commerciale et économiques, a fait que la consommation par l'importation de produits finis de bas prix et de piètre qualité a envahi le marché national et piégé les producteurs nationaux qui se sont retrouvés en grande difficultés sans leviers de secours pour réagir. Nos voisins ont en tiré plein profit de cette situation et du coup se sont développés pour satisfaire la demande algérienne. 30% des exportations tunisiennes touchant à la plasturgie et un peu moins pour le Maroc se font en direction de l'Algérie. Au niveau maghrébin, nous nous retrouvons après la Tunisie et le Maroc, et bien loin de l'Egypte. C'est-à-dire un rang qui ne sied guère à notre pays qui est un grand producteur de pétrole.
-Quelle place aura la plasturgie, en tant que secteur d'activité à forte expansion, dans l'économie nationale ?
Le taux de croissance actuel dans ce secteur est de 4% par an. Mais avec un redéploiement de ce secteur, le potentiel de croissance est considérable, afin de substituer une bonne partie de nos importations, de répondre aux besoins du marché intérieur en qualité et diversité, et rattraper quelque peu le retard avec nos voisins. Le secteur de la plasturgie ne participe qu'épisodiquement à l'exportation de façon directe (menuiserie en PVC) et indirectement par le truchement du conditionnement de produits destinés à l'exportation : dattes, sodas et eaux minérales…
La consommation nationale résines de base est estimée à 150.000 tonnes/an sur laquelle l'entreprise nationale ENIP fournit 20.000 tonnes de résines PVC et 32.000 tonnes de résines PEBD. Le PE et le PP sont importés en attendant le démarrage de production du projet Sonatrach-Total de vapocraquing à Arzew. Globalement les 2/3 des matières premières sont importées. Les plastiques composites sont de plus en plus développés dans les pays occidentaux et les composants plastiques standard continuent à migrer vers les pays à bas salaires. Ceci nous amène à dire que le positionnement de l'Algérie doit être mixte : développer la production de matière première (EIP Skikda et projet vapocracking d'Arzew avec TOTAL) pour répondre à la forte demande locale qui boostera l'industrie manufacturière et dégagera une part à l'exportation. Mais aussi, créer une industrie de plastique composite et de matériaux innovants de dernière génération à forte valeur ajoutée, respectueuse d'un développement durable.


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