Depuis hier, ArcelorMittal Annaba est officiellement en cessation de paiement. Une délégation composée du directeur général d'ArcelorMittal Annaba, Vincent Legouic, son directeur financier, le chargé du contentieux et son avocat ont été reçus, hier, par Bouziane Ahmed, le président du tribunal d'El Hadjar chargé de la section commerciale. Lors d'une séance qui a duré plus d'une heure, les responsables du complexe sidérurgique ont déclaré au magistrat la situation de cessation de paiement à laquelle fait face leur entreprise suite à une obligation contractuel de remboursement à la banque française Société Générale d'un crédit de 120 millions de dollars arrivé à terme le 3 janvier 2012. Contacté, Smaïl Kouadria, le secrétaire général du syndicat d'entreprise, a confirmé l'information tout en saluant la déclaration du chef du gouvernement concernant le dossier d'ArcelorMittal Annaba. Face à cette situation, M. Legouic a démenti l'information faisant état de la faillite de son usine de crainte que ces rumeurs affectent les Bourses. «Contrairement à ce qui a été annoncé dans les journaux ces derniers jours, ArcelorMittal Annaba n'est pas en situation de dépôt de bilan. Le groupe ArcelorMittal travaille avec ses partenaires pour mettre en place les garanties nécessaires de façon à résoudre dans les meilleurs délais le problème de financement de la société et assurer le retour rapide à un fonctionnement normal. En attendant, les opérations se poursuivent normalement et aucun impact immédiat n'est attendu sur l'activité», a-t-il précisé. A vrai dire, le partenaire étranger a eu recours à la maison-mère à l'effet de lui dégager d'autres garanties exigées par la BEA afin de contracter un crédit de 270 millions de dollars. Une information qu'a confirmée, jeudi dernier, Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Tout en soulignant l'évolution positive de la position d'ArcelorMittal Annaba qui a fini par offrir des garanties, le ministre a assuré que «la banque a déjà accordé à ce partenaire 5 milliards de dinars, dont 1,5 milliard libéré mercredi, sur une demande globale de 14 milliards de dinars», expliquant que «pour ce premier prêt, la banque a obtenu comme garantie un nantissement sur les équipements, mais elle attendait d'autres garanties pour libérer les 9 milliards restants. C'est un crédit relais que l'entreprise avait eu auprès d'une autre banque». Pour ce faire, la filiale algérienne du groupe ArcelorMittal a fait appel à sa maison-mère, au Luxembourg, pour l'assister dans la mobilisation d'autres garanties et conclure un accord avec la BEA. Cette dernière a également réagi hier. Dans une déclaration à l'APS, le PDG de la BEA, Mohamed Loukal, a accusé le groupe ArcelorMittal, le partenaire de l'Algérie dans le complexe sidérurgique d'El Hadjar (Annaba), de vouloir faire endosser à sa banque ses propres contraintes financières.