Le géant mondial de l'acier ArcelorMittal, qui détient 70% du capital du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, près d'Annaba (est), a déposé dimanche auprès d'un tribunal algérien une demande de cessation de paiement, a confirmé son directeur général. «Je confirme le dépôt de la demande de cessation de paiement mais ne ferai aucun commentaire pour le moment», a déclaré le directeur général d'ArcelorMittal, Vincent Le Goïc. Samedi, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia avait déclaré que l'Etat allait intervenir pour empêcher une éventuelle fermeture du complexe sidérurgique. M. Ouyahia a expliqué que le dépôt du bilan, «brandi comme une menace par ArcelorMittal, pour obtenir un crédit bancaire sans garanties, ne va pas infléchir la position des autorités algériennes sur ce dossier». Selon lui, ArcelorMittal a demandé un prêt à la Banque extérieure d'Algérie (BEA, publique) de 14 milliards de dinars (140 millions d'euros environ), dont une partie, 50 millions d'euros, a été accordée. Dans un entretien accordé à APS, le PDG de la BEA, Mohamed Loukal a accusé dimanche le groupe Arcelor Mittal de vouloir faire endosser à sa banque ses propres contraintes financières. «Dans ce dossier il y a lieu de ne pas se tromper de cible et de vouloir incriminer la BEA à tout prix», a précisé M. Loukal. La BEA «n'a pas pour habitude, au plan éthique, de commenter ses relations avec sa clientèle quels que soient les aléas qui pourraient les caractériser», a-t-il ajouté. Le secrétaire général du syndicat d'entreprise d'El-Hadjar, Smaïn Kouadria, a indiqué dimanche «avoir reçu le message de M. Ouyahia 5/5 et qu'il soutenait la position du gouvernement dans la mesure où elle assure la pérennisation du complexe, de l'emploi et l'augmentation des capacités de production». ArcelorMittal détient 70% du capital du complexe et le groupe public algérien Sider les 30% restant. Elle emploie près de 7.000 salariés dans le complexe d'El-Hadjar. Le complexe, propriété de l'Etat algérien, avait été racheté à 70% en 2001 par l'indien Ispat, membre du groupe Mittal. Le gouvernement algérien avait donné en septembre 2011 son feu vert à la reconduction du contrat de partenariat le liant à ArcelorMittal. Cette décision devrait permettre la mise en oeuvre d'un programme d'investissements de 500 millions d'euros entre 2011 et 2015.