Saumâtre ou déminéralisée, tel était le choix des In Salhis jusqu'à il y a quelques semaines. Ils sont à présent confrontés au robinet sec et rien ne semble augurer d'une amélioration de la situation qui touche en fait globalement les conditions de vie à In Salah, la capitale du Tidikelt. La population de cette ville confinée dans le Sahara dresse en effet une longue liste de préoccupations non prises en charge par les autorités locales. Ainsi, et en plus des problèmes d'infrastructures de base, d'absence d'aménagement urbain, de trottoirs et d'éclairage, le problème de l'eau potable se profile encore ces derniers jours avec la persistance des coupures d'eau. Ainsi, les stations de déminéralisation sont dépourvues d'eau au grand dam des habitants de la ville qui redoutent un retour à la case départ, à savoir des pannes cycliques qui remettront à l'ordre du jour les eaux saumâtres de l'albien. Le taux de salinité de l'eau de la région atteint des niveaux très élevés (317 mg/litre) ce qui a engendré de graves problème de santé aux habitants majoritairement atteints d'hypertension et d'insuffisance rénale. C'est d'ailleurs pour permettre la mise en marche du centre d'hémodialyse de l'hôpital d'In Salah que la compagnie pétrolière British Petroleum avait lancé dès l'an 2000 quatre stations de dessalement d'eau pour les hémodialysés en premier lieu, mais aussi pour la population en général. Ainsi les In Salhis pouvaient profiter d'une eau déminéralisée tranchant avec celle qu'ils ont toujours consommée. La problématique est telle que même les autorités locales restent impuissantes devant ce problème. La session de l'APW qui vient d'être bouclée n'a apporté aucune réponse à cette préoccupation et les habitants d'In Salah se souviennent amèrement des discours pompeux du ministre du secteur lors de l'inauguration du projet de transfert des eaux d'In Salah vers Tamanrasset. Le sentiment de mépris envers la population locale a, semble-t-il été ravivé par les assurances des responsables du secteur en présence du chef de l'Etat concernant la mise à disposition des In Salhis d'une dotation journalière suffisante en eau potable déminéralisée. Cela ne semble pas être le cas, encore un leurre et un mirage du désert dans une région où l'eau est vitale. à juste titre.