ALGER, - La ville de Tamanrasset, dans l'extrême sud algérien, a commencé à être ravitaillée en eau grâce à un méga-projet de 1,9 milliard d'euros de transfert d'eau par canalisations depuis In Salah, à 770 km plus au nord, selon des sources officielles. * * Les 337.400 habitants de la capitale du Hoggar, à 1.900 km d'Alger, devaient jusqu'à présent acquérir une citerne de 3.000 litres d'eau à 3.000 dinars (environ 30 euros). Ils pourront bénéficier désormais de 50.000 m3 d'eau pour des besoins estimés à 30.000 m3, acheminés depuis In Salah dès que les canalisations d'acheminement auront été purifiées, soit avant le début du week-end algérien (qui commence jeudi soir). * * "Le problème n'est pas au niveau de la qualité de l'eau mais plutôt des canalisations qu'il y a lieu de nettoyer", a déclaré mardi le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, en procédant à la mise en eau des canalisations. "Le taux de turbidité est de 75%. Dans 36 heures, il baissera à 5% et à ce moment-là, les habitants pourront la consommer sans problème", a-t-il déclaré. * * Selon des données officielles, la nappe d'In Salah est dotée d'un potentiel de plus de 45.000 milliards de mètres cubes et peut largement couvrir les besoins en eau potable de toute la région à très long terme, à raison d'une consommation annuelle de cinq milliards de m3. * * Deux champs de captage situés à 70 km au nord de la ville d'In Salah ont été affectés à la satisfaction des besoins. Un troisième devrait être également être délimité. * * Le transfert In Salah-Tamanrasset est également composé d'un réservoir terminal d'une capacité de 50.000 m3 pour stocker les eaux mobilisées à partir des forages, ont expliqué à l'agence APS les responsables du projet. * * Six stations de pompage ont été installées le long des conduites et une station de déminéralisation d'une capacité de 100.000 m3 par jour a été construite pour réduire la salinité des eaux. * * La réalisation de cette infrastructure a été confiée à deux groupements d'entreprises: CGC-SIPSC (Chine) et Cosider-Zakhem-Erciyas (Algérie, Liban, Turquie), selon les mêmes sources. * * L'exploitation et la gestion du transfert seront assurées par un Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). La nouvelle entité prendra en charge cette mission à l'instar d'autres ouvrages hydrauliques déjà opérationnels, précise l'APS. *