Le Quartette qui n'a pas voulu ou pu imposer son plan, vague substitut au processus de paix dit d'Oslo, manquerait-il à ce point de vision politique pour donner l'impression d'un réveil brusque ? Ou bien alors juste pour affirmer une présence bien éphémère puisqu'il se réunit pour prendre acte de situations qu'il sait préjudiciables à l'objectif qu'il s'est lui-même tracé. Quoi qu'il dise, il vient de donner l'exacte définition du parti pris. Une maladresse de sa part ? Pas à un tel niveau et surtout pas quand il s'agit de régler un conflit. C'est l'explication qu'il convient de donner aux pressions qui s'exercent à vrai dire sur les Palestiniens, et pas seulement le mouvement Hamas vainqueur des élections législatives palestiniennes de mercredi dernier. Il a, en effet, demandé que ce mouvement reconnaisse le droit à l'existence d'Israël et honore les accords précédemment conclus par les Palestiniens avec l'Etat hébreu. Avec à la clé un ultimatum. Du jamais-vu dans les relations internationales contemporaines puisque des pays contestent son choix au peuple palestinien. De son vivant, le leader palestinien défunt Yasser Arafat tenait exactement le même discours, mais aux Israéliens, en demandant la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien et au respect de leurs engagements par les Israéliens. L'appel s'adressait explicitement au nouveau Premier ministre Ariel Sharon qui annonçait la fin des accords d'Oslo. L'appel n'a jamais été entendu et c'était l'époque où la direction palestinienne, comme victime d'un vaste complot, était marginalisée et les quelques acquis de l'accord de principe de 1993 remis en cause. Depuis 2001, il n'y a plus eu de négociations et aucune partie n'avait alors parlé de continuité ou de simple obligation pour les Israéliens de respecter les engagements internationaux. Plus que cela, cette communauté internationale a même accepté ce fait accompli israélien en substituant au processus d'Oslo une feuille de route, dont l'application était encore une fois laissée à l'appréciation des Israéliens qui ne se sont pas privés de réécrire le texte. La feuille de route a été sortie des tiroirs lundi à Londres, mais sans la moindre assurance d'aller de l'avant. Ou si, puisqu'un refus de Hamas de souscrire à toutes ces exigences signifiera opposition des Palestiniens à un tel processus. Si au moins cela était vrai. A ce stade, l'argent aide il est vrai à atténuer la détresse de populations, mais seul, il ne suffit pas pour redonner l'espoir à un peuple qui a fini par ne plus croire aux différentes promesses.