Les travailleurs de l'unité d'Eriad de Corso, réunis samedi dernier en assemblée générale sous la houlette de leur toute nouvelle section syndicale (UGTA), ont convenu de répondre par un certain nombre de conditions à la proposition de l'administration de l'entreprise de faire une compression des effectifs. Informé « tardivement », soutient-on, des résolutions du conseil d'administration des Moulins de Corso (Eriad), qui s'est réuni le 14 novembre 2005 en présence des délégués des travailleurs, le syndicat a émis « des réserves quant à la précipitation qui caractérise le traitement de cette opération (compression, ndlr) et demande des délais supplémentaires pour sensibiliser le collectif des travailleurs afin de sauvegarder leurs droits ». Aussi, a-t-on préféré « prendre une semaine pour faire mûrir la réflexion ». Entre-temps, la direction aura eu le temps d'étudier et de répondre aux conditions que posent les travailleurs pour accepter la réduction des effectifs « si cette option est réellement inévitable ». Les travailleurs exigent, entre autres, l'octroi de 5 catégories pour les personnels éligibles à la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC), la régularisation des primes de l'inventaire et des bilans, l'octroi de prêts sociaux, le lancement du processus d'externalisation (acquisition par les travailleurs des unités de restauration, transport...), la régularisation de la situation avec la CAAR, la Mutuelle et les œuvres sociales et de prendre certaines poches foncières libres appartenant à l'entreprise. Ainsi, dans une semaine, les travailleurs vont se retrouver pour étudier la réponse éventuelle de la direction de leur entreprise, représentée à ladite assemblée générale par son PDG, et décider définitivement de la suite à donner à la proposition de compression des personnels, « seule à même de permettre de sauvegarder l'entreprise ». « En difficulté depuis de longs mois déjà, l'Eriad, traînant de lourdes dettes, n'arrive plus à assurer le payement des salaires de tous ses travailleurs », reconnaissent des membres de l'UGTA, précisant que par une note du 30 octobre 2005, la direction générale a enjoint celle des Moulins de Corso à ne maintenir que le minimum (192 travailleurs) pour les besoins de la maintenance et de la production et de verser le reste (332) à la CNAC.