Six cents travailleurs seront touchés par ces dispositions Le volet social sera appliqué à partir de ce samedi pour les 600 travailleurs de l'Eriad de Corso, qui auront le choix entre partir en retraite anticipée ou bénéficier des mesures de départ volontaire telles que définies par l'accord paritaire signé entre le groupe Eriad d'Alger et son syndicat d'entreprise. Ce sont là les principales décisions, qualifiées d'exceptionnelles par M. Rahmani, inspecteur général du groupe Eriad d'Alger, prises en faveur des travailleurs de la filiale de Corso qui n'ont pu contenir leur colère suite au retard enregistré dans le versement de leur salaire du mois de mars. Ces mesures, qui entrent dans le cadre de la stratégie de redressement de l'entreprise et qui visent un redimensionnement des effectifs, seront élargies à tous les travailleurs du groupe. Cette politique permettra, selon les responsables du groupe, de garantir la pérennité de l'entreprise et la stabilité sociale. Lors de l'assemblée générale des travailleurs tenue, hier, au siège du complexe de Corso, M. Rahmani a rassuré également les travailleurs sur le devenir de la filiale de Corso. “elle existe et elle continuera d'exister”, a-t-il martelé tout en s'engageant à verser le salaire du mois de mars ce dimanche et à discuter avec les représentants des travailleurs sur la situation de 11 travailleurs suspendus depuis plus de 6 mois. Selon l'orateur, le groupe compte retenir un effectif de 300 à 350 travailleurs pour pouvoir maintenir les activités de la filiale et inciter les différents partenaires d'Eriad à se rapprocher du groupe pour l'établissement de conventions entrant dans le cadre des mesures de “processing” appliquées déjà dans plusieurs filiales d'Eriad, à l'instar de Tizi Ouzou, Bouira et Blida. Cette expérience de “processing” a donné, selon un responsable syndical, des résultats satisfaisants puisqu'elle a permis de stabiliser les emplois et de relancer les unités de production qui étaient à l'arrêt suite aux difficultés d'approvisionnement en blés dur et tendre rencontrées ces dernières années par toutes les Eriad ; difficultés accentuées par la concurrence déloyale imposée par les 351 minoteries privées qui se sont emparées de près de 80% des parts de marché du secteur agroalimentaire.“Il y a saturation du marché puisque les besoins nationaux ont été multipliés par quatre, alors que l'exportation est pour le moment du domaine de l'impossible”, a-t-il ajouté. les syndicalistes se sont interrogés, également, sur le silence observé par le ministère des finances concernant les propositions formulées par la fédération de l'agroalimentaire quant au soutien financier que doit apporter le grand argentier du pays aux mesures économiques décidées par le groupe Eriad en application de la circulaire n°12. “Bien qu'il traverse une situation critique, le groupe Eriad d'Alger a dégagé sur son propre compte d'exploitation la somme de 96 milliards de centimes pour financer les dépenses inhérentes au volet social.” Les travailleurs ont axé essentiellement leurs interventions sur leur avenir et celui de leur outil de travail. “Certes, nous allons être payés, ce mois-ci, avec 15 jours de retard et les prochains mois qui va nous les assurer ?” se sont-ils interrogés. Les travailleurs ont exprimé leur inquiétude sur les retards enregistrés pour le démarrage des travaux de confortement des silos du complexe de Corso sérieusement affectés par le séisme du 21 mai 2003. Ces silos constituent le poumon central du groupe d'Eriad d'Alger, et leur remise en service interviendra, selon nos sources, dans moins de deux ans ; ce qui permettra à la filiale de Corso et au groupe Eriad d'Alger d'entrevoir l'avenir avec sérénité. M. T.