Les travailleurs de l'Eriad de Corso, qui comptabilisent plus de trois mois sans salaire, ont exprimé, lors de leur assemblée générale tenue hier, des réserves sur la décision des compressions d'effectif décidée par le conseil d'administration de leur filiale en application de l'instruction du P-DG du groupe Eriad d'Alger datée du 30 octobre 2005. Pour rappel, cette décision prévoit une compression d'effectif de plus de 50% sur les 1 700 travailleurs exerçant au niveau des sept filiales du groupe d'Alger. La filiale de Corso, qui emploie plus de 524 travailleurs, devra se débarrasser de 332 agents permanents pour ne maintenir que 192 travailleurs exerçant dans des postes de travail liés à la production et à la maintenance des équipements. Les travailleurs compressés devront émarger à la Caisse nationale du chômage et recevront une indemnité de chômage à raison de deux mois d'indemnités pour une année de travail. La section syndicale de l'Eriad a exigé d'abord que le processus d'externalisation qui doit être enclenché avant la mesure de compression se poursuive et a décidé de s'en remettre aux travailleurs sur cette réduction d'effectif. Les représentants des travailleurs ont, par ailleurs, conditionné l'acceptation de la Caisse de chômage sous réserve que la direction octroie aux travailleurs, 5 catégories sur le grille de salaire, la révision de la taille de l'organigramme, la révision de certaines primes et l'attribution de prêts sociaux. “Si les responsables adhèrent à ces points, nous les soumettons quand même aux travailleurs, c'est à eux de décider”, nous a indiqué M. Azzouz, secrétaire général du syndicat. Le P-DG de la filiale, qui a assisté à cette assemblée en compagnie d'un responsable de la Cnac, a tenu à assurer les travailleurs qui émargeront à la Caisse de chômage comme il a exprimé sa volonté de discuter avec les syndicalistes sur les points contenus dans leur plate-forme. Pour rappel, le groupe Eriad d'Alger, qui n'arrive plus à assumer les salaires des travailleurs des sept filiales, traîne une dette estimée à 1,5 milliard de dinars et a dû recourir à la vente d'un terrain à Corso de 54 750 m2 à l'EPLF d'Alger en prévision du financement de ce volet social. M. T.