Créé dans la foulée de la présidentielle du 8 avril dernier, le Syndicat des journalistes algériens (SJA) actionne la machine en vue de s'imposer en tant que « partenaire » dans l'élaboration de la nouvelle loi sur l'information. Pour ce faire, le SJA a soumis à la commission nationale chargée du projet de loi sur l'information, installée en juillet dernier par le ministre de la Communication, une batterie de revendications liées aux conditions socioprofessionnelles des journalistes. « Nous devons être une force de proposition et défendre nos intérêts », a souligné Abdenour Boukhemkham, secrétaire général du syndicat, lors d'une conférence de presse tenue hier à la maison de la presse Tahar Djaout, à Alger. Dans la plate-forme de revendications, le SJA énumère certains points relatifs à l'aide étatique à la presse. Pour lui, la relation de travail entre le journaliste et l'employeur devrait être définie par une « convention collective » et non pas par des « contrats individuels déterminés ». Il demande à ce qu'il y ait une commission nationale de la carte professionnelle qui sera représentée majoritairement par les journalistes professionnels. Revenant sur le fonctionnement des journaux, le SG du syndicat a dénoncé « les pratiques illégales de certains titres » qui n'assurent pas leurs personnels. « Beaucoup de journaux n'assurent pas leurs journalistes. C'est devenu une pratique courante dans ce milieu qu'on doit bannir », a-t-il noté, déplorant le manque de représentativité au sein de la Commission nationale de préparation du projet de loi sur l'information, où deux journalistes seulement siègent, contre 14 éditeurs, 7 cadres du ministère de tutelle, 6 universitaires et 2 magistrats. « Nous devons être présents en force dans cette commission, car nous sommes les premiers concernés par l'organisation du secteur », a-t-il encore indiqué. Autre point soulevé par le syndicat, celui relatif au fonds d'aide à la presse dont le montant s'élève à 79 milliards de centimes. Ainsi, ce syndicat appelle le gouvernement Ouyahia et les éditeurs à établir un cahier des charges, pour une période déterminée, qui permettra aux entreprises de presse en difficulté de surmonter leur crise financière, en bénéficiant de l'aide de l'Etat. Lors de cette conférence de presse, peu de journalistes sont venus, au point que le débat prévu sur le projet de loi sur l'information n'a pas eu lieu.