La propriété intellectuelle et les droits d'auteur du reporter photographe ont été au centre des débats d'une table ronde organisée dimanche à Alger par le Syndicat des journalistes algériens (SJA) et la Coordination des reporters photographes (CRP). Pour Hafid Boufedache, responsable de la CRP, dont l'assemblée constitutive a eu lieu le 21 février 2004, «la photographie, à l'instar des écrits, est une ?uvre de l'esprit», rappelant à ce titre que les droits d'auteur sont constitués de droits «patrimoniaux et moraux». De ce fait, la photographie, a-t-il estimé, «nécessite une protection au même titre que les écrits, vu qu'elle reste soumise au piratage et à la revente illégale, privant de fait son auteur de droits financiers». Abdennour Boukhemkhem, secrétaire général du SJA, a abondé dans le même sens, soulignant la nécessaire protection de l'image produite par le reporter, parfois reproduite sur des sites à l'insu de son auteur, qui se trouve privé de rémunération pour le travail accompli. «Il faut qu'il y ait une cession d'exploitation», a notamment déclaré le responsable du SJA, soulignant «la nécessité d'introduire les droits d'auteur salarié ? à savoir les photographes permanents travaillant dans une entreprise de presse ou dans un journal ? dans l'ordonnance n° 03-05 du 19 juillet 2003 relative aux droits d'auteur et aux droits voisins». Pour sa part, Ryad Kali, membre de la CRP, a insisté sur la nécessité de mentionner dans les publications les signatures des photographes, préservant ainsi les droits moraux et matériels des auteurs et des ayants droit. Plusieurs questions inhérentes aux problèmes sur lesquels bute le reporter photographe ont été au centre des débats de cette rencontre, qui a drainé un nombre important de photographes de presse. Pour rappel, la CRP, créée le 21 février 2004 à Alger, est affiliée au SJA, créé, quant à lui, en décembre 2003.