Les candidats au baccalauréat revendiquent, depuis trois ans, l'allègement des programmes. En vain. La grève des lycéens de 3eAS se poursuit et se propage. Il n'y a pas de chiffres officiels taux de suivi de cette grève. Mais à l'ouest d'Alger, les lycéens, qui ont organisé une marche avant-hier vers l'annexe du ministère de l'Education nationale, poursuivent leur grève. D'autres lycéens ont intégré le mouvement, attirés surtout par la nature de la revendication des grévistes, à savoir la limitation des cours à réviser pour l'examen du baccalauréat. Cela fait trois années consécutives que les candidats au baccalauréat demandent la limitation des cours programmés à l'examen. «Les programmes sont surchargés. Nous ne pouvons pas réviser tous les cours», affirment ces élèves. De plus, «nous voulons la limitation des cours comme cela a été fait l'année dernière», réclame un lycéen. Les élèves de terminale sont-ils punis lorsqu'ils sont évalués sur l'ensemble du programme ? C'est en tout cas ce qui ressort de leurs discussions. Ils utilisent le téléphone portable et le réseau social facebook pour se mobiliser : «La limitation des cours facilite les révisions, voire la réussite au bac.» Mais à quoi sert l'enseignement des cours qui ne sont pas concernés par l'évaluation ? N'est-ce pas un motif de négligence à la fois pour les enseignants et les élèves ? D'autant plus que les élèves, cette année, demandent la limitation des cours très tôt. «Chaque matière contient un ensemble de connaissances. Juger les élèves sur 50% du programme est une fausse évaluation», analyse Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Ce dernier met en garde sur le fait qu'«un taux de réussite à l'examen du bac est un taux d'échec en première année universitaire. La limitation des cours est la remise en cause des connaissances». Sur le terrain des spécialistes de l'éducation essayent de convaincre les élèves de l'utilité de l'ensemble du programme, tandis que les parents restent indifférents. «Des inspecteurs nous ont expliqué que tous les cours sont importants pour nous. Mais on insiste sur cette limitation», continue à revendiquer un lycéen de la banlieue d'Alger. Les spécialistes tiennent à chaque fois à dénoncer la surcharge des programmes, comme ils appellent à la révision de la réforme mise en place. «Le problème doit être pris en charge par le ministère de l'Education nationale. Il est temps de faire l'évaluation des réformes», demande Idir Achour. Ce syndicaliste dénonce l'emprise de l'aspect idéologique sur l'aspect pédagogique : «Il y a la dominance de la gestion administrative sur la gestion pédagogique des problèmes. Les rapports des inspecteurs ne sont toujours pas pris en considération.» Et de préciser : «L'année scolaire est gérée en termes de mois, alors qu'il faut la gérer en termes d'heures pour chaque matière.» «Le ministre veut écourter l'année scolaire pour permettre la préparation des élections prévues au mois de mai», conclut-il.