Deux ans après les élections locales du 10 octobre 2002 qui ont hissé le FLN de Benflis, secrétaire général du parti à l'époque, à la tête de la majorité des assemblées élues locales, le bilan est plus maigre en matière d'exécution de projets, mais aussi de prise en charge des préoccupations élémentaires des citoyens, surtout en ce qui concerne l'hygiène publique. Une situation qui a poussé l'administration à se substituer aux APC que d'aucuns qualifient de défaillantes, surtout que celles-ci, faut-il le souligner, sont perceptibles depuis que des assemblées à majorité FLN se sont retrouvées au centre des turbulences qui ont touché l'ex-parti unique, engendrant une direction bicéphale et des luttes intestines entre les deux factions du FLN (redresseurs et pro-Benflis) préjudiciables à plus d'un titre à la gestion des affaires courantes des municipalités. D'où l'immixtion de l'administration, par l'intermédiaire notamment des secrétaires généraux des APC, dans le fonctionnement des assemblées dans le souci officiellement d'assurer la cohésion et la continuité dans l'exécution des programmes communaux. Et c'est surtout dans les grandes communes comme Constantine, El Khroub et Hamma Bouziane, gérées par des maires restés fidèles à Benflis, que l'empreinte de l'administration locale s'est le plus matérialisée. En effet, après avoir géré avec beaucoup d'habileté l'affaire de l'ex-P/APC de Constantine, Khatim Kherraz, qui cumulait la fonction de directeur de l'agence régionale des bassins et celle de maire avant l'élection présidentielle, le wali de Constantine a attendu le triomphe de Bouteflika pour régler cet « écueil », obligeant Kherraz à choisir entre son poste d'édile et celui de directeur de cette agence régionale, d'autant qu'il lui a été signifié que s'il persistait à ignorer les sommations de la Fonction publique, il devrait se résigner à... évacuer son logement de fonction. Kherraz est alors contraint à démissionner de son poste de maire de la ville du Vieux-Rocher, le 21 avril dernier, et c'est le vice-président de l'APC, M. Mechaâr, qui lui succédera. Un nouveau président d'APC plus à l'écoute, dit-on, de l'administration, encouragé en cela par l'absence d'une véritable direction locale reconnue du FLN, mais qui semble, éprouver quelques difficultés au sein de l'assemblée communale, notamment pour motiver des élus de son parti, las des luttes intestines entre factions rivales du FLN et qui refusent, susurre-t-on, d'obéir à des injonctions partisanes. Or Constantine est une grande agglomération et les besoins de sa population sont importants, nécessitant une gestion rigoureuse et permanente que les locataires de l'hôtel de ville n'ont pas été en mesure d'assurer au cours des deux premières années de leur mandat, laissant le champ libre à l'administration locale qui ne pouvait pas, pour sa part, assister à la décadence de la ville sans rien entreprendre, incitant certains à affirmer que l'actuelle APC s'est reconvertie en antenne administrative d'exécution d'actions décidées par les services de la wilaya. L'on citera, à ce titre, la dernière décision prise par l'administration de placer la rentrée sociale sous le signe de la salubrité publique et de confier au chef de la daïra de Constantine le suivi de cette opération avec à sa disposition les moyens humains et matériels de l'APC, réduisant le rôle de l'assemblée à celui de simple figurante. A vrai dire, à part la réfection du carrelage de l'avenue Abane Ramdane décidée par l'APC de Constantine et qui est, il faut le reconnaître, de meilleure qualité que le pavé désastreux de l'ex-APC RND, les élus locaux n'ont pas « révolutionné » la ville par des projets d'envergure, ,sauf si ces derniers sont en gestation. Nous n'en saurons hélas ! pas grand-chose du moment où nos nombreuses tentatives de joindre M. Mechaâr, durant les quinze derniers jours, n'ont pas été couronnées de succès. Cela étant, l'administration s'est également fortement impliquée dans les affaires de l'APC d'El Khroub essentiellement, laisse-t-on entendre, depuis l'élection présidentielle du 8 avril dernier. C'est en effet le wali en personne, dit-on, qui s'était opposé à la destitution du maire en place, M. Belaribi, qui avait pourtant fait l'objet d'une motion de retrait de confiance signée par 10 des 15 élus siégeant au conseil communal. Fidèle partisan de Benflis, le président de l'APC d'El Khroub sera ainsi « repêché » par l'administration locale qui, arguant que le concerné a accompli du bon travail, a neutralisé de cette manière un « bastion » de l'aile de l'ex-secrétaire général du parti. Le même scénario a été, en outre, observé à Hamma Bouziane, où le wali n'avait éprouvé également aucune difficulté à « dompter » les élus FLN restés fidèles à Benflis. Evidemment cette « normalisation » s'est faite sur fond de déclarations solennelles approuvant et reconnaissant les résultats de la dernière élection présidentielle, accompagnées de messages de félicitations à l'adresse du président Bouteflika.