Le projet de code de wilaya, soumis hier au vote à l'Assemblée nationale, n'est pas du goût des élus des APW, notamment celle de la wilaya de Tizi Ouzou. Les élus voient en ce code une menace qui va laminer davantage leurs prérogatives. A ce propos, le président de l'APW de Tizi Ouzou, Mahfoud Belabbas, a estimé : «En donnant plus de prérogatives au wali, le pouvoir veut réduire le rôle de l'APW, déjà mis à mal dans l'ancien code. Mais cela ne nous étonne pas qu'ils veuillent anéantir toute initiative émanant des élus locaux et réduire leur représentation. Ils nous ont enlevé même le droit d'enquête et de contrôle, qui est pourtant dans nos prérogatives.» Lors de son exercice 2011, l'APW de Tizi Ouzou avait, en effet, proposé des enquêtes sur le foncier urbain, le foncier industriel et le secteur de la culture, lesquelles ont reçu un avis négatif du ministère de l'Intérieur pour divers motifs. «C'est à l'élu local de décider des prérogatives dans sa région ou sa commune et non pas au pouvoir central. A ce titre, le régime ne fait que reporter la solution au problème de fond qui se pose au niveau local», dira encore le président de l'APW de Tizi Ouzou. M. Brahimi a déclaré quant à lui qu'«à travers ce projet de code de wilaya, le pouvoir cherche à discréditer les élus locaux et à construire un pont entre l'administration et la population». Quant au contenu des 100 amendements approuvés par la commission juridique de l'APN, M. Brahimi a estimé qu'«il n'y a rien de spécial dans ce code qui sera débattu par une Assemblée nationale mal élue, sans légitimité», avant de s'interroger : «Qu'est-ce que nous pouvons attendre d'un code qui n'a pas fait l'objet d'un débat dans les assemblées de wilaya ? Il n'y a pas eu participation des élus à son élaboration.» Pour étayer ses propos, notre interlocuteur a illustré la mainmise de l'administration sur la décision au niveau local : «Nous allons nous retrouver avec un code de wilaya qui relègue les représentants du peuple à voter et distribuer un budget dérisoire. Nous sommes déjà privés du droit de regard sur le budget que nous répartissons sur les différents secteurs. Il y a des sommes qui sont grevées d'affectation et échappent donc à notre contrôle.» L'élu FFS cite l'exemple du budget primitif de 2012 dont 40% sont destinés au fonctionnement de la garde communale. Interrogé sur le même sujet, M. Hanouti, élu du Front de libération nationale (FLN) à l'APW, a estimé que «l'administration a toujours agi seule. D'ailleurs, nous risquons même de perdre notre rôle de délibérants».