Bâti en terre, le ksar d'Igli, qui date de plus de cinq siècles, est menacé de disparition. Les ksour Aghram Amokrane et Aghram Noughil n'existent plus. «Nous demandons à ce que l'Etat prenne en charge ce patrimoine national pour le protéger. En tant que citoyens, nous n'avons pu conserver que la mosquée, à l'intérieur du ksar. Je pense que la solution se trouve au ministère de la Culture qui peut engager un projet de réhabilitation de ce patrimoine. Je lance donc un appel en ce sens pour sauver les ksour d'Igli, de Mazzer et Touzdit», a déclaré Ibrahimi Kouider. Mohamed Khemliche va dans le même sens. «Actuellement, le ksar est vide. Pas d'habitants. Les principaux atouts du tourisme d'Igli sont les paysages et la nature. Des gens tentent de faire des choses ici, mais il faut d'abord avoir une mentalité adéquate pour développer le tourisme. Il faut intéresser les investisseurs pour ériger des structures d'accueil ici. Il y a des mesures dans la loi de finances 2012 visant à soutenir l'investissement», a déclaré le chef de daïra. La Zone d'expansion touristique (ZET) de Belbared attend toujours la venue de porteurs de projets. Mohamed Khemliche a reconnu la nécessité de mieux faire connaître la région. «La découverte d'Igli à travers ses ksour et ses ruelles pittoresques, les palmeraies et ses jardins est un moment de grâce pour les passionnés d'aventure», est-il écrit dans une brochure de l'Office local du tourisme. Pour sa part, Mostefa Benotmane a appelé à préserver le patrimoine immatériel de la région. «Nous avons des chants, des poèmes et des contes qui, malheureusement, ne sont pas encore transcrits. Notre projet est de collecter tout ce patrimoine dit en tachelhit et de le faire connaître par tous les Algériens, grands et petits, avec l'aide d'universitaires. Nous voulons aussi redonner vie à la tradition de la célébration du Mawlid Ennaboui, particulière à la région, et celle de Lembita présente surtout dans les fêtes de mariage. Le rythme et le chant de Lembita sont uniques», a-t-il expliqué. Il a estimé important de protéger aussi le tissage de tapis appelé «Sakou» et de burnous «Selham» de la région d'Igli. Mostefa Benotmane milite au sein de l'Association pour la protection de l'environnement et patrimoine qui est membre de la Fédération nationale pour la préservation du patrimoine dont le siège est à La Casbah d'Alger.