A l'occasion de la célébration du vingtième anniversaire de la prestigieuse association andalouse «Les rossignols d'Alger», un concert a été organisé, jeudi soir, au centre culturel de Chéraga à Alger, pour le plus grand bonheur des mélomanes. Malgré un souci de taille, à vingt-quatre heures du coup d'envoi de ce rendez-vous musical, dû au changement de lieu du concert, l'ensemble du staff de l'association «Les rossignols d'Alger» (El Anadil El Djazaïr) a su surpasser cet obstacle avec beaucoup de tact. Pour rappel, ce concert devait se dérouler au sein de l'auditorium du Palais de la culture Moufdi Zakaria à Alger. Pour des raisons obscures et inexplicables à la fois, le bureau de l'association a été informé, la veille, que le concert ne pouvait pas se dérouler au Palais de la culture, alors que les invitations avaient déjà été adressées aux 250 invités. Une situation bien embarrassante que le président de l'association, Youcef Ouaznadji, a vite résolue, en se rabattant sur le lieu où est domiciliée son association, à savoir le centre culturel de Chéraga. Cette soirée conviviale et amicale a accueilli un monde impressionnant. Les organisateurs ont eu, d'ailleurs, un mal fou à réguler le flux de personnes, constitué de maîtres, de nouveaux et d'anciens élèves, ainsi que d'anonymes friands de musique andalouse. Il y avait tellement de monde que certains convives ont dû assister debout au spectacle, et ce, durant deux heures et demie. Il n'était pas question pour eux de rater ces moments de bonheur et de partage. Parmi la palette prestigieuse de convives présents, citons Sid Ahmed Serri, Cheikh Mhamed Benchaouche, Réda Bestandji, Brahim Belaredj, Bachir Mazouni et Abdelkader Bendaâmache. Le coup d'envoi de la soirée est donné vers 20h30 par une zorna. Une élève de l'association présente succinctement le parcours de l'association «Les rossignols d'Alger», suivi d'un documentaire plein d'émotion intitulé Une vie, consacrée à la musique andalouse, qui retrace le brillant parcours de Youcef Ouaznadji. Des élèves, des amis d'enfance, ses frères, son père ainsi que son maître, Sid Ahmed Serri, ont su trouver les mots justes pour parler de la grandeur de cet homme qui a voué entièrement sa vie à la musique andalouse. L'émotion était telle que de grosses larmes dégoulinaient sur nombre de visages. Après une petite collation, les élèves, qui avaient pris place sur scène depuis un petit moment, entament avec brio une sublime touchia ghrib, suivie, entre autres, d'un inkilab moual Zarani Mahboub qalbi, un m'cadar ghrib Kana fi Rachikihi, un btaïhi zidane Marchoukoune min âbdi el Hissane, un derdj ghrib Ya moukabal, une valse dans le mode zidane Aradou el birad. La deuxième partie de la soirée a été consacrée à l'interprétation d'un léger programme marocain. Un inkhileb moal khala li nassif lin El Ness, Chemsi el âachia enchaîné par deux khlassates dans le mode dil El djoul tâala el marani et malekto fouadi. Ces délicieux morceaux ont été interprétés par les élèves de la classe supérieure, dont l'âge oscille entre 15 et 25 ans. A l'issue de la soirée, le maître de cérémonie, Youcef Ouaznadji, n'a pas manqué de remercier les présents d'être venus nombreux célébrer leur anniversaire. «Notre association, dira-t-il, ‘‘El Anadil El Djazaïr'' n'aurait jamais vu le jour sans mon maître de toujours, Sid Ahmed Serri. Il a su me transmettre les valeurs sûres de la musique andalouse. Hommage également à tous les anciens cheikhs.» De son côté, Cheikh Sid Ahmed Serri a indiqué que ces jeunes artistes en herbe ont acquis une expérience certaine grâce à leur professeur. «Nos anciens maîtres ont su nous transmettre un legs, et à notre tour, nous l'avons légué à nos élèves, qui, aujourd'hui, sont à la tête de prestigieuses associations musicales andalouses. La chaîne ne doit pas être rompue.» Rendez--vous est pris pour d'autres anniversaires aussi prestigieux !