La manifestation aura lieu, comme l'an dernier, à la maison de la culture qui porte le nom de l'écrivain. Plus de deux cents participants sont attendus à cette manifestation, avec douze intervenants. Parmi les invités de marque de ce colloque, l'on avance les noms de Rachid Boudjedra, Abdelhamid Bourayou, Hakim Miloud, Boualem Sansal, Waciny Laredj et Assia Djebar. Mais certains n'ont pas encore confirmé définitivement leur participation, nous a-t-on déclaré à la direction de la culture de Boumerdès. Des activités aussi riches que variées sont programmées pour les trois jours que durera la rencontre. Elles vont d'un film documentaire sur l'itinéraire de l'auteur du Fleuve détourné à de multiples expositions, dont une portant sur les études traitant de l'œuvre de Rachid Mimouni. Il va de soi que l'œuvre de l'écrivain sera exposée, débattue et étudiée à la lumière de la littérature algérienne d'expression francophone et des efforts de traduction. Cette activité aura une place de choix dans les débats du colloque tant toute la problématique de la traduction dans notre pays y sera posée. Car « on attend du 2e colloque sur Rachid Mimouni, et d'une manière globale sur la littérature algérienne d'expression francophone, qu'il apporte des éclairages sur la connaissance par le moyen de la traduction comme style littéraire imbu des aspects de la créativité ». La rencontre traitera de quatre problématiques l'écriture en langue française et l'occidentalisme. La créativité algérienne entre positions et moyens, Rachid Mimouni et la manière d'écrire autrement et Rachid Mimouni ou la langue de la mémoire. Le directeur de la culture de Boumerdès, Bekki Ben Ameur nous a déclaré qu'il voudrait faire de ce colloque « un moyen de détendre la relation entre les arabisants et les auteurs en langue française ». « Nous avons eu Kateb Yacine, Mouloud Feraoun, Malek Haddad, Mohammed Dib, Mouloud Mammeri et d'autres encore. Tous ceux-là n'ont jamais été autre que des Algériens fiers de leur appartenance à cette chère Algérie. Rachid Mimouni est une partie de notre mémoire, un symbole, une fierté pour l'Algérie. Voilà pourquoi dès mon arrivée ici à Boumerdès, j'ai tenu à œuvrer à ce que nous nous réconcilions avec nous-mêmes », a dit M. Bekki Ben Ameur. « Il ne fallait tout de même pas passer sous silence l'anniversaire de la disparition de ce grand écrivain », ajoute-t-il. Il nous apprendra, par ailleurs, qu'en marge de cette manifestation qui a pris désormais l'air d'un rendez-vous annuel à ne pas manquer, il sera instauré à partir de cette année, un prix pour les jeunes auteurs âgés entre 19 et 26 ans, francophones et arabophones. « Je ne voudrais pas m'avancer dès à présent sur sa valeur, car nous sommes encore au stade de réflexion sur cela avec le ministère de la Culture. Je suis sûr que Mme la ministre fera tout son possible pour que symbolique qu'il soit, ce prix aura quand même une valeur à la hauteur du personnage. » A Boumerdès, M. Bekki se sait « face à un grand défi, car cette région a tous les moyens de nous réconcilier avec nous-mêmes, et elle peut jouer un rôle de premier rang dans l'effort de restauration de la mémoire nationale. Et Rachid Mimouni la propulse dans cette voie », conclut-il.