La commission bancaire a annoncé, jeudi, le retrait d'agrément à la banque privée, la Banque générale méditerranéenne (BGM), dans un communiqué repris par l'APS. Elle signale, également, la mise en liquidation de cette institution financière. La commission a pris ces mesures, précise-t-on, suite au constat de « non-respect par la banque des dispositions légales relatives à la libération du capital souscrit ». Il est reproché, en outre, à la BGM d'« avoir enregistré des pertes successives, sur les trois derniers exercices clos » au point d'éroder ses fonds propres. Mais là ne sont pas les seuls griefs retenus contre cette banque privée. Il a été, en effet, établi la « non-viabilité patrimoniale de cette banque et son incapacité opérationnelle ». La mise en liquidation et la désignation d'un liquidateur de cette société par actions, née le 30 avril 2000, ont également été décidées par la commission bancaire, qui, pour statuer sur le cas de cette banque, a siégé en matière disciplinaire le 19 janvier, puis ce jeudi 2 février, selon le communiqué. Depuis 2003, cinq autres banques agréées - El Khalifa Bank, la Banque commerciale et industrielle algérienne (BCIA), la Compagnie algérienne de banque (CA Bank), Mouna Bank et Arco Bank - ont été dissoutes au même titre que deux établissements financiers (Union Bank et Algerian International Bank). Le paysage bancaire algérien ne compte plus désormais que 18 banques (dont les six grandes banques publiques) et cinq établissements financiers. Le retrait d'agrément de la Mouna Bank et de Arco Bank est intervenu à la fin de l'exercice passé, soit lors de la session du Conseil de la monnaie et du crédit du mercredi 28 décembre 2005. Quelques jours auparavant, la commission bancaire avait rendu public le retrait d'agrément à la Compagnie algérienne de banque après avoir constaté, indique-t-on, « l'insolvabilité de cette banque aggravée par l'incapacité déclarée des actionnaires de constituer le capital minimum requis et la situation d'illiquidité persistante de la Compagnie algérienne de banque, et a établi, en conséquence, l'état de cessation de paiement de cette banque ». Le couperet de la commission bancaire s'est abattu sur l'établissement financier Algerian International Bank (AIB), qui avait été mis sous administration provisoire par sa décision n° 01-2002 du 3 janvier 2002. La banque privée El Khalifa Bank de l'homme d'affaires de même nom a été la première à avoir ouvert le bal des retraits d'agrément et a grandement ébranlé la place financière algérienne. Elle a été qualifiée de la plus grande escroquerie du siècle par différents hauts responsables, dont l'actuel chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, et l'ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou. Le patron du groupe auquel appartient cette banque, Abdelmoumène Khalifa, est toujours en fuite au Royaume-Uni et fait l'objet d'un mandat d'arrêt international lancé par les autorités algériennes.