L'année 2006 commence avec un paysage bancaire en plein... rétrécissement et des scandales financiers. La Commission bancaire (CM) a décidé, jeudi, de retirer l'agrément accordé à la Banque générale méditerranéenne (BGM) et de la mettre en liquidation, a annoncé la commission dans un communiqué. Les arguments avancés pour la prise de cette dernière décision procèdent de la même rengaine qui se répète depuis 2003 dans les communiqués du Conseil de la monnaie et du crédit: insolvabilité et incapacité à constituer le capital minimum requis, illiquidité. «Cette décision a été arrêtée après que la commission eut constaté le non-respect par la banque des dispositions légales relatives à la libération du capital souscrit» a rapporté le communiqué de la CM. La commission, a également relevé que la BGM «a enregistré des pertes successives, sur les trois derniers exercices clos, qui ont érodé ses fonds propres» et a établi «la non viabilité patrimoniale de cette banque et son incapacité opérationnelle». La mise en liquidation et la désignation d'un liquidateur de cette société par actions née le 30 avril 2000, ont également été décidées par la commission bancaire qui, pour statuer sur le cas de cette banque, a siégé en matière disciplinaire le 19 janvier puis ce jeudi 2 février, selon le même communiqué. BGM est la sixième banque agréée a être dissoute depuis 2003. Khalifa bank, la Banque commerciale et industrielle algérienne (Bcia), la Compagnie algérienne de banque (CA Bank), Mouna Bank et Arco Bank ont été dissoutes au même titre que deux établissements financiers (Union Bank et Algerian international bank) ont toutes subi le même sort que celui de BGM. Il ne reste presque plus de banques privées à capitaux nationaux en Algérie après cet énième retrait d'agrément. Avec un secteur financier exclusivement contrôlé par le secteur public, il sera difficile de se débarrasser de l'image ancrée chez de nombreux hommes d'affaires, d'un pays qui refuse la concurrence bancaire. La descente aux enfers des banques privées en Algérie, a commencé avec l'instruction du chef du gouvernement, suite au «scandale El Khalifa», en interdisant aux opérateurs publics de déposer leurs avoirs dans des banques privées. La situation de ces banques a été compliquée par la dernière décision du Conseil de la monnaie et du crédit fixant leur capital social à 2,5 milliards de dinars. Le délai de mise en oeuvre de la décision est fixé au 31 mars prochain. Evidemment, les banques sont astreintes aux normes prudentielles que leur imposent des équilibres au niveau des masses monétaires qui alimentent leur exploitation. Une entorse à ces règles entraîne des dysfonctionnements qui se traduisent inévitablement par une inaptitude de ces organismes à faire face à leurs engagements avec leur clientèle. Avec cette expérience, l'Algérie saura-t-elle réellement concrétiser l'option de la privatisation toujours retenue par les pouvoirs publics? Il ne faut pas perdre de vue qu'en 2007 aura lieu en principe, la privatisation du Crédit populaire d'Algérie. Issu des réformes économiques entamées depuis le début des années 90, le système bancaire privé n'a pas traversé le cap de 2006. Ainsi, l'année 2006 commence avec un paysage bancaire en plein... rétrécissement avec en sus, des scandales financiers. Les sommes détournées avoisinent les 2,5 milliards de dollars, selon le ministre algérien des Finances.