La Commission bancaire a annoncé, jeudi dernier, le retrait d'agrément et la mise en liquidation de la Banque générale méditerranéenne (BGM). Cette décision a été prise le 2 février dernier par la Commission bancaire, a indiqué un communiqué transmis à l'APS. Cette institution a précisé que “cette décision a été arrêtée après que la Commission bancaire eut constaté l'érosion des fonds propres de la BGM et le non-respect des dispositions légales relatives à la libération du capital souscrit”. Autrement dit, la BGM ne dispose pas de fonds nécessaires pour l'augmentation de son capital à 2 milliards de DA, explique-t-on. La Commission bancaire a établi, aussi, la “non-viabilité patrimoniale de cette banque et son incapacité opérationnelle”. Elle a relevé que “la BGM a enregistré des pertes successives sur les trois exercices précédents, qui ont érodé ses fonds propres”. Elle a désigné, par ailleurs, un liquidateur afin d'apurer la situation financière et comptable de cette banque. La BGM est la sixième banque privée dissoute après l'ex-El Khalifa Bank, la Banque commerciale et industrielle d'Algérie (BCIA), la Compagnie algérienne de banque (CAB), Mouna Bank et Arco Bank ainsi que deux établissements financiers, en l'occurrence Union Bank et Algerian International Bank (AIB). Interrogé par Liberté, M. Abderahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), a déclaré : “La BGM n'a pas pu se conformer à l'obligation de porter son capital social libéré à 2 milliards de DA tel que prévu par la réglementation bancaire”, tout en affirmant dans la foulée que “les retraits successifs d'agréments à certaines banques de la place est un élément d'émergence d'un véritable marché bancaire”. Plus explicite, il a précisé que “ces institutions n'ont pas une taille qui leur permet de faire face à la concurrence”. Pour M. Benkhalfa, “il n'existe encore de mécanismes de reprise d'une entité économique dissoute en Algérie comme les entreprises spécialisées dans les opérations de fusion-acquisition”. Et d'ajouter : “Ces mécanismes favorisent le passage de ces entités bancaires qui ne sont pas capables d'assurer leur viabilité vers d'autres actionnaires.” Il a révélé que “trois grandes banques internationales ont entamé, déjà, des pourparlers avec les autorités financières du pays en vue de s'implanter en Algérie” sans donner le nom de ces banques. Ces dernières pourront être opérationnelles, selon M. Benkhalfa, en 2006. Le délégué général de l'Abef a avoué que “le taux de bancarité est très faible en Algérie, soit 1 agence pour 28 000 habitants”. Ce taux atteindra, selon lui, une agence pour 10 000 habitants d'ici 2012. Aujourd'hui, il y a 1 250 points bancaires et 18 banques dont les six banques publiques et cinq établissements financiers. F. M.