Le Conseil des lycées d'Alger (CLA) s'est réuni, vendredi 3 février. Une rencontre préparatoire de la grève, proposée par la Coordination intersyndicale des travailleurs de l'éducation (CITE), prévue les 19, 20 et 21 février. Le CLA appuie la posture de radicalisation et d'élargissement de la grève cyclique tant que « la tutelle s'entête dans le blocage du dialogue ». « Nous allons déposer un préavis de grève collectif au niveau de la tutelle et nous exigerons, par la même, une négociation avec les membres de la CITE. Le ministère va tenter, une fois encore, de diviser la coordination, en invitant à la négociation un seul syndicat. Nous en sommes conscients et nous refusons cette démarche », expliquent les représentants du CLA. Ils ont indiqué que la question des salaires et des libertés syndicales, après la grève des 15 et 16 janvier, a fait élargir le périmètre du débat aux pouvoirs publics, à l'opinion et à la société civile. Pour ce qui est du point de vue du chef du gouvernement sur l'illégitimité de la revendication salariale, le CLA juge que cette affirmation « sans visibilité sur l'évolution économique ». Elle vise, selon lui, à baliser la négociation sociale, en la réduisant à une question technocratique qui s'impose aux travailleurs, sans discussion. « Cette prise de position, sous des apparences de certitude, masque la grave précarisation des agents de la Fonction publique », a affirmé le premier responsable de ce syndicat. Selon lui, la précarité des personnels a entraîné, depuis 1990, une dévalorisation du travail qualifié dont la rémunération a été tirée vers le bas, clochardisant ainsi le service public et les fonctionnaires. « L'impatience légitime des fonctionnaires pour un rattrapage salarial et leur statut ne peut être contenue ni dans les affirmations tranchantes du chef du gouvernement , ni dans la fuite en avant d'un ministre de l'Education qui traque ses enseignants par le recours illégal à la justice, au lieu d'améliorer leur situation, encore moins dans la cooptation de syndicats tampons qui ont tourné le dos aux revendications des travailleurs », est-il estimé. De l'avis des représentants du CLA, les enseignants et les travailleurs de l'éducation ont, par leur adhésion à la grève, dit non à ce type de gestion autoritaire. Le CLA est convaincu que ce n'est pas par l'injustice salariale qu'on améliorera la productivité ou qu'on luttera contre le chômage. La véritable solution, selon lui, est la négociation.